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Notre famille littéraire s’agrandit

Les Amis de Jean Guéhenno sont parvenus, au fil des années, à créer des liens plus ou moins étroits avec des associations littéraires aussi diverses que les Lecteurs de Jean Paulhan, Les Amis de Max Jacob, le grand poète décédé à Drancy en 1944. Sans oublier, bien sûr, Les Amis de Louis Guilloux ou Les Amis de Jean Giono, deux fils de cordonnier comme Jean Guéhenno. Les Amis de Marie Le Franc, la romancière bretonne qui a passé une partie de sa vie au Québec, nous ont rejoints en 2013 à la suite d’une sortie littéraire. Nous avons également des échanges avec Les Amis de Romain Rolland ; par contre, Les Amis de François Mauriac, qui ont co-édité avec Les Amis de Jean Guéhenno la « Correspondance Guéhenno–Mauriac », sollicités à plusieurs reprises, n’ont pas donné suite à nos différentes demandes. La Société des Études Camusiennes, ainsi que l’Association Internationale des Amis d’André Malraux ont rejoint notre « famille » grâce au Salon de la revue.

Jean Proal, semeur de lumière

Le Salon de 2021 nous a permis de faire connaissance avec les Amis de Jean Proal.

L’association a vu le jour en mai 1998. Elle a pour objectif de « rassembler toutes les personnes qui souhaitent participer à la connaissance de l’écrivain, de son œuvre et à la diffusion de ses écrits ». Elle réédite les romans de Jean Proal à raison d’un ou deux titres par an. Les derniers en date : De Sel et de cendre (publié en 1953) et Le Vin d’orage (1955). Depuis 2006, elle publie une revue annuelle. Un site internet a été créé en 2013 : www.jeanproal.org. Il présente la vie et l’œuvre de Jean Proal, ainsi que toute l’actualité de l’association.

Qui était Jean Proal ?

Il est né en 1904 à Seyne-les-Alpes (Alpes de Haute-Provence) et décédé à Saint-Rémy-de-Provence en 1969, emporté par une maladie des poumons.

Son œuvre littéraire se compose d’une dizaine de romans publiés entre 1932 et 1956, de quatre albums avec photographies, d’un recueil de nouvelles et de deux livres d’artiste https://www.jeanproal.org/publications-aajp/une-amitie-creatrice/. Jean Proal était passionné de cinéma. Un de ses romans, Bagarres (publié en 1945) a été adapté au cinéma par Henri Calef en 1948

https://www.jeanproal.org/projection-de-bagarres-en-4k/).

Une petite anecdote : en 1951, il ouvre, à Saint-Rémy, un magasin d’électricité, « Le confort par l’Électricité ».

L’amitié a tenu une grande place dans sa vie : Jean Giono, Alexandre Arnoux, Joseph Delteil, Max Jacob, Blaise Cendrars, Jean Tardieu, Marie Mauron, Albert Camus, Aragon… et de grands peintres, tels Hans Hartung, Georges Item, « son meilleur ami ».

Deux prix ont couronné son œuvre : en 1953, le Grand Prix du roman de la Société des Gens de Lettres pour De sel et de cendre et en 1961, le Premier Grand Prix de Provence pour l’ensemble de son œuvre.

Jean Proal n’était pas un écrivain régionaliste, mais il y a une « interpénétration entre les hommes et leur lieu de vie : ils habitent le pays et sont habités par lui ». La montagne bas-alpine et la Provence occupent une place importante dans son œuvre : « Ma province, c’est la lumière méridionale », Nouvelles littéraires, 8 septembre 1955.

Jean Proal a écrit De Sel et de cendre parce que la Camargue  – il va habiter tout près grâce à Suzon, la grande chance heureuse de sa vie – « répondait comme la montagne à mon goût profond de la solitude et du silence. […] Montagne et maremme sont deux formes de la même grandeur et de la même peine de vivre. Une race, une civilisation sont d’une et de l’autre part, en train d’y mourir. » Le silence est partout présent dans ce roman : « La pendule bat trop fort dans sa gaine si lentement qu’elle semble y mettre de la solennité. » ou encore : « Il y a dans l’auberge un silence où le battement de l’horloge prend une importance démesurée. » De même que la poésie : « L’aube de novembre coulait dans la chambre comme une eau grise-une lumière égale et triste qui ne dessinait aucun relief, n’allumait aucun reflet. »

Je laisserai le dernier mot à l’association Les Amis de Jean Proal qui a permis à l’écrivain de « revenir à la lumière » en rééditant ses romans : « Jean Proal était reconnu hier, il est un peu sorti de l’ombre aujourd’hui ; il reste à le redécouvrir et à le faire relire en pleine lumière demain. ».

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