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- 25 mars 1890
Naissance de Marcel, dit Jean Guéhenno.
- 1899-1901
Café « Au bon coin », tenu par Angélique et Jean-Marie Guéhenno (selon les sources de l'Union compagnonnique de Fougères et le recensement de la population). Voir le Fonds Albert Durand des archives de Fougères.
- Hiver 1906 – 1907
Grande Grève de Fougères (nov. 1906 – 10 fév. 1907), visite de Jaurès.
- 24 octobre 1906 Jean Guéhenno est bachelier (philosophie),
(Dossier jaune, Marcel Guéhenno, un élève prometteur).
- 10 février 1907
Fin de la grève de Fougères pour la revalorisation des salaires des ouvriers des usines de la chaussure. Meurtre d’Alexis Morice (son assassin sera condamné à 2 ans de prison puis amnistié par Clemenceau).
- 6 juillet 1907, deuxième partie du bac. de Jean Guéhenno.
- 1909
Jean Guéhenno a aimé, à Fougères, une Germaine (?) Priaux (?), et a été repoussé par la mère, « matrone bourgeoise », parce que son père était mort fou.
- 1910-1914
Max Lazard demande à Jean Guéhenno d’initier son fils à la Révolution.
- Juillet 1910
Échec de Jean Guéhenno au concours de l’École normale supérieure.
- 5 novembre 1910
Décès de Jean-Marie Guéhenno (père de Marcel, dit Jean).
- 9 novembre 1910
Jean Guéhenno est licencié en philosophie.
- 1911
Jean Guéhenno reçu à l’École normale supérieure.
- 10 août 1914
Jean Guéhenno mobilisé, comme sous-lieutenant.
- 21-22 septembre 1914
Publication par Romain Rolland, dans le Journal de Genève, de « Au-dessus de la mêlée », premier d’une série d’articles repris sous le même titre en 1915.
- 25 janvier 1915
Départ au front de Jean Guéhenno.
- 14 mars 1915 (lettre de Jean Guéhenno à André Vaillant)
Jean Guéhenno est blessé devant Ypres, cité à l’ordre de l’armée. Croix de guerre. Hôpitaux de Vlamertinghe, Zuydcoote et Rouen, puis deux mois de convalescence.
- Juillet 1915
Retour de Jean Guéhenno au dépôt, puis service d’arrière.
Jean Guéhenno a été sous-lieutenant puis lieutenant au 77e d’infanterie.
- 27 avril 1916
Jean Guéhenno épouse Jeanne Maurel (21 octobre 1890 – 23 avril 1933), agrégée d’histoire.
- 1916 – 1917 – 1918
Jean Guéhenno travaille au contrôle postal à Lyon, dirige ensuite une école d’aveugles de guerre à Rochecorbon puis à Neuilly.
- 20 juillet 1916
Mort de l’ami d’école de Jean Guéhenno, Marcel Étévé.
- 26 février 1917
Guéhenno est secrétaire à l’hôpital bénévole 27, Bd Victor-Hugo à Neuilly-sur-Seine (école de rééducation pour aveugles de guerre).
- 7 novembre 1917
À l’Ecole Supérieure des Officiers et Soldats Aveugles de Guerre, 27 bd Victor Hugo, à Neuilly-sur-Seine, Guéhenno prononce une conférence sur la vie passionnée de Valentin Haüy.
- 30 mai 1918
Lettre de Guéhenno à William Nelson Cromwell, pour le remercier du don important d’un tableau du peintre Ridgway Knight, Américain formé à l’Ecole des Beaux-arts de Paris, ami de Sisley et Renoir. Ce don est destiné à aider les aveugles de guerre.
- 1919
Trois articles de Jean Guéhenno dans La Grande Revue, « Le sens du peuple », « Le sens du monde » et « Le sens de l’avenir ».
- 1er trimestre 1919
Guéhenno et son épouse ont passé deux jours au Mont-Saint-Michel.
- Juin 1919
« Le sens du peuple », La Grande Revue, juin 1919, pp. 576-588.
- 26 juin 1919
Romain Rolland rend publique la « Déclaration d’indépendance de l’esprit ».
- Juillet 1919
Jean Guéhenno signe la « Déclaration d’indépendance de l’esprit ».
- 4 juillet 1919
Lettre de Guéhenno à Romain Rolland. « De tout mon cœur, j’adhère à la ‘‘Déclaration d’indépendance de l’esprit’’ que vous venez de publier dans l’Humanité [sic]. » (Archives Guéhenno, BNF)
- 30 juillet 1919
Guéhenno porte à Paul Dupuy le manuscrit de Jeanne Robelin de Genevoix.
- 20 août 1919
Démobilisation de Jean Guéhenno.
- 1er septembre 1919
Jean Guéhenno publie « Le message de l’Orient, Rabindranath Tagore », dans La Revue de Paris.
- Octobre-décembre 1919
Fréquents séjours de Jean Guéhenno à Paris, il est admissible à l’agrégation, collé à l’oral (surtout pour son français, « trop peu scolaire », malgré « d’éminentes qualités personnelles, une forme très intéressante »).
- 6 décembre 1919
Jean Guéhenno délégué dans la chaire de première au lycée de Douai.
Sa femme est professeure de première au lycée Fénelon à Lille, où ils habitent.
- 1920 Première inspection de Guéhenno au lycée de Douai (extrait des Provinciales).
- Juillet 1920
Jean Guéhenno a gardé le bénéfice de l’admissibilité pour 1920 et se trouve reçu troisième à l’agrégation.
- 3 septembre 1920
Jean Guéhenno nommé professeur au lycée de Douai.
- Octobre-décembre 1920
Jean Guéhenno travaille à son roman La Jeunesse morte, et fait à La Revue de Paris toutes sortes de notes sur les livres en même temps que de grands articles, « Le Sens du peuple », etc.
Il habite d’abord chez sa tante maternelle, Esther Girou (1968-1926) et son mari, Pierre-Marie Champion, 117 rue Pelleport, puis avec Vaillant, au Pacific-Hôtel, 10 rue Philippe de Champaigne, dans le 13ème arrondissement. Il travaille rue d’Ulm (où il a une thurne).
- Deuxième inspection de Guéhenno au lycée de Douai sur un texte de La Bruyère.
- 1921
Voyage de Jean Guéhenno en Italie du Nord, Turin, Milan, Vérone, Vicence, Venise, Padoue, Florence, Gênes.
- Février 1921
Une proposition de Jean Guéhenno souhaitant collaborer à The New Republic, est repoussée par cette publication.
- Avril 1921
Projet de roman de Jean Guéhenno.
- Juillet-août 1921
Guéhenno rentre d’un voyage dans l’Italie du Nord, Turin, Milan, Vérone, Vicence, Venise, Padoue, Florence, Gênes.
- 27 au 30 septembre 1921
Guéhenno séjourne à Paris à la recherche d’un éditeur pour La Jeunesse morte, qu’il souhaite publier dans un journal ou une revue.
- Décembre 1921
Refus de La Grande Revue, de Stock, pour la publication de La Jeunesse morte.
- Février 1922
Refus de Grasset pour La Jeunesse morte.
- 23 février 1922
Naissance de Louise Guéhenno, dite Louisette.
- 1922-1927
Jean Guéhenno au lycée de Lille (il habite 87, rue Barthélémy Delespaul).
- Mars 1922
Projet de roman de Jean Guéhenno.
- 16 juin 1922
Refus de La Jeunesse morte par La Renaissance du Livre.
- Juillet – 1er août 1922
Voyage de Jean Guéhenno en Serbie avec Vaillant, séjours à Venise, Trieste, Lubiana, Spalato (Split), Salone, Raguse, Ancône. Retour sans un sou, Vaillant étant « fastueux ».
- 7 août 1922
Jean Guéhenno professeur de première au lycée de Lille.
- 1923
J.-R. Bloch a commencé la lecture de La Jeunesse morte.
Article de Jean Guéhenno dans La Grande Revue, « La génération de la guerre : Les témoins », pp. 496-504. C’est une discussion vigoureuse de Mesure de la France, de Drieu la Rochelle.
- 15 février 1923
Premier numéro de la revue Europe.
- Avril 1923
Jean Guéhenno collabore à Europe (à partir de 1923).
- Juillet 1923
Guéhenno prononce le discours de distribution des prix du lycée Faidherbe à Lille. « Soyez bons, généreux. Dépensez vos forces et vos facultés pour le bonheur du prochain. Soyez utiles à l’humanité. Vous aurez ainsi maintenu la prospérité de la Nation et bien servi votre pays. » in Le Grand Echo du Nord de la France, 15 juillet 1923.
- Juillet 1925
Barbusse lance l’Appel contre la guerre au Maroc, signé par Romain Rolland.
- 28 juillet 1925
Jean Guéhenno professeur de première supérieure au lycée de Lille.
- 8 décembre 1925
Guéhenno se plaint de ne pas avoir revu Maurice Genevoix depuis plusieurs années. Il a la charge de la Khâgne récemment créée au lycée de Lille. Il a presque fini un roman Le Plus Humble des Européens.
- Mai-juin 1926
Voyage de R. Tagore (malgré les mises en garde de Romain Rolland) dans l’Italie fasciste, où il est reçu par Mussolini, mais n’arrive pas à rencontrer Benedetto Croce.
Tagore ne tarde pas à dénoncer le fascisme dans la presse anglaise.
- 11 mai 1926
Lettre de Louis Brun (Grasset), projet d’accord pour le Michelet de Guéhenno. Publication imminente.
- Juillet 1926
Guéhenno et sa famille ont parcouru « la France en auto, pendant une vingtaine de jours ».
- Octobre 1926
Note de Jean Guéhenno sur L’Ascension par Lucien Bourgeois (Rieder) dans La NRF (longue négociation sur cette note, ayant commencé en février 1926, entre Jean Guéhenno, Jean Paulhan, et Daniel Halévy).
- 4 octobre 1926
Lettre des éditions Grasset à Jean Guéhenno : contrat d’auteur, rémunération pour la direction des Cahiers.
- 16 décembre 1926
Guéhenno écrit à Genevoix pour l’informer qu’il va diriger une collection de Cahiers chez Grasset : « Ça va s’appeler le “Banquet”. […] Quelque chose comme les “Cahiers de la Quinzaine”, mais bien plus libéral et plus ouvert. »
- 1927
Jean Guéhenno publie L’Évangile éternel, étude sur Michelet.
- 1927-1929
Jean Guéhenno au lycée Louis-le-Grand.
- Mars 1927
Deux graves opérations de Jeanne Guéhenno.
Daniel Halévy met en contact Jean Guéhenno et Louis Guilloux, dont il vient de recevoir La Maison du Peuple.
- 7 mars 1927
Loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre.
- 15 mars 1927
Protestation de la direction et de la rédaction d’Europe contre l’article 4 de la nouvelle loi militaire. Voir Europe, 15 avril 1927.
- Avril 1927
Numéro d’Europe où il est question d’étudiants allemands.
- Mai 1927
La collection « Les Écrits » « aile marchante des Cahiers verts » (Thibaudet).
Jean Guéhenno est directeur de la collection « Les Écrits » chez Grasset.
Premier volume de la collection : La Rencontre de Cervantès et du Quichotte, de Pierre-Étienne Martel. Le texte est précédé d’une préface-manifeste très intéressante de Jean Guéhenno.
- 11 juin 1927
Guéhenno à Genevoix : « Le “Michelet” paraît décidément en septembre. Ouf ! »
- Été 1927
Séjour de Guéhenno auprès d’étudiants allemands.
- 6 juillet 1927
Jean Guéhenno justifie l’attitude de La NRF pour Martin du Gard.
- 18 juillet 1927
Jean Guéhenno nommé professeur de seconde au lycée Louis-le-Grand. Il sollicite alors l’appui du recteur et du directeur de l’Enseignement secondaire pour que sa femme, toujours professeure au lycée Fénelon de Lille, qui relève d’une très grave opération (elle mourra quelques années plus tard), soit nommée à son tour dans un lycée parisien.
- Septembre 1927
Jean Guéhenno s’installe à Paris, Hameau des bois, 28, rue Émile-Desvaux, dans le 19ème arrondissement (autre entrée, 19 rue Paul de Kock).
- 13 octobre 1927
Genevoix se rend dans la famille Guéhenno, 28, rue Émile Desvaux, Paris 19ème.
- Novembre 1927
Fin de La Trahison des clercs, dans La NRF. Benda s’en prend au « pacifisme mystique », aussi délirant à ses yeux que le militantisme mystique.
- 1928
Publication de Caliban parle
Retour de Jean Guéhenno à Paris.
Jean Guéhenno commence à apprendre le russe en vue de sa biographie de Lénine. Voir 26 octobre 1929.
- Février 1928
« [...] Un conflit non prévu, non dénoué, peut-être non dénouable, entre l'humanité et les humanités nous est annoncé dans une conclusion en sourdine. Attendons le moment prochain où l'auteur prendra la parole en son propre nom. » R[amon] F[ernandez], « L’Évangile Éternel (Étude sur Michelet), par Jean Guéhenno, (Grasset) », La NRF, février 1928, pp. 281-282.
- Mars 1928
« L'hommage à Alain qu'a publié Europe, était un modèle de sérieux, de précision et de ferveur. D'ailleurs, les chroniques, les notes d'Europe sont, depuis quelques mois, remarquables. » La NRF, texte anonyme, attribuable à J. Paulhan, p. 432.
- Mai 1928
Nouvelle rencontre à Paris entre Genevoix et Guéhenno.
- 1er mai 1928
Compte rendu, dans La NRF, de la Correspondance de Jacques Rivière et d’Alain Fournier, tomes III et IV, par Jean Guéhenno.
- 15 juin 1928
Lettre de Romain Rolland à Fernand Desprès : « Je refuse de m’enrôler dans les loups de Staline, comme dans ceux de Trotsky. Je n’ai rien à faire avec eux. Les uns come les autres ont assassiné la révolution russe. »
- 25 juin 1928
Appréhensions de Jean Guéhenno quant à sa biographie de Lénine.
- 20 juillet 1928
Jean Guéhenno à Fougères (43, rue des Feuteries).
- 2 août 1928
Appréhensions de Jean Guéhenno quant à sa biographie de Lénine.
- 3 septembre 1928
Le Lénine de Jean Guéhenno devrait être fini dans six mois.
- 10 septembre 1928
Guéhenno à Genevoix : « Le Lénine n’avance plus. »
- 28 septembre 1928
« Je travaille au Lénine », écrit Jean Guéhenno.
- 1er octobre 1928
Note de Jean Guéhenno dans La NRF sur le Roman d’Aurore Dudevant (George Sand) et d’Aurélien de Sèze, p. 606.
- 13 octobre 1928
Jean Guéhenno nommé professeur de première au lycée Louis-le-Grand.
- 1er novembre 1928
Jean Guéhenno publie « L’Humanité et les “ Humanités ” » dans La NRF, pp. 629-642.
Il travaille à son Lénine.
- 22 novembre 1928
Romain Rolland met en garde Guéhenno contre La NRF.
- 27 novembre 1928
Pétition de 83 élèves de l’École normale supérieure au ministère de l’Instruction publique contre la préparation militaire obligatoire, dans L’Œuvre (pétition signée par Claude Jamet, alors élève à l’École. Cf. Notre front populaire).
- Janvier 1929
Jean Guéhenno est le rédacteur en chef d’Europe (voir mai 1929), fondée en 1923, avec L. Balzagette.
Jean Guéhenno fait partie du Comité pour la défense de la liberté de pensée (Initiative Barbusse).
- 19 janvier 1929
Entretien à l’Union pour la Vérité sur Caliban parle et L’Évangile éternel, avec Gabriel Marcel, Ramon Fernandez, Paul Desjardins, Benda, et Jean Guéhenno.
- Février 1929
Compte rendu critique mais élogieux de Caliban parle, par Ramon Fernandez, dans La NRF.
- 23 février 1929
« Hommes de ce temps-Jean Guéhenno contre Robert Garric », par Maxime Némo, in Monde, p. 4.
- Mars 1929
Compte rendu, assez hostile, dans La NRF d’une séance à l’Union pour la Vérité sur Caliban parle.
- 7 mars 1929
Georges Bernanos, « Le juif et le bachelier », L’Action Française, n° 66. Violent article contre Guéhenno (et Caliban), type de l’intellectuel dépassé et dévoré par la révolution qu’il appelle de ses vœux. Attaque suscitée par un récent dialogue entre Julien Benda et Guéhenno dans Les Nouvelles littéraires.
- 18 mai 1929
Le Lénine de Guéhenno est en panne.
- 20 mai 1929
Romain Rolland met en garde Jean Guéhenno contre La NRF.
- 24 mai 1929
A partir du 1er juin 1929, Guéhenno sera rédacteur en chef d’Europe et membre du conseil littéraire des éditions Rieder. Honoraires mensuels de 1 500 francs et pourcentage prévu en cas d’augmentation du nombre d’abonnés. (Archives Guéhenno, BNF)
- 8 juin 1929
Débat de l’Union pour la Vérité, à la salle des sociétés savantes, sur Les Conquérants de Malraux ; Jean Guéhenno participe au débat.
- Juillet 1929
Allusion dans une lettre de Jean Paulhan à l’abandon par Guéhenno de sa biographie de Lénine.
- 8 juillet 1929
Départ de Jean Guéhenno pour Montolieu.
- 20 juillet 1929
Jean Guéhenno nommé professeur de première supérieure au lycée Lakanal (il y enseignera jusqu’en 1939).
- 31 août 1929
Allusion au Lénine de Jean Guéhenno dans une lettre à Guilloux.
- Septembre 1929
Installation de Guéhenno au 9, rue des Lilas, dans le 19ème arrondissement.
Il habitait au 28 de la rue Émile Delvaux.
- Octobre 1929
Panaït Istrati, « L’Affaire Roussakov ou l’UR.S.S. d’aujourd’hui », La NRF, p. 437-476
- Rentrée d’octobre 1929
1re rencontre de Guéhenno avec Armand Robin (rentrée des classes au lycée Lakanal de Sceaux).
- 6 octobre 1929
Première visite de Guéhenno à Dabit.
- 13-20 octobre 1929
Congrès de la Fédération internationale des Unions intellectuelles à Barcelone sur la vulgarisation de la culture, conférence de Jean Guéhenno ; il accompagne Langevin, « homme vraiment supérieur », avec lequel il a « fait alliance ».
Jean Guéhenno a demandé pour cet événement un congé à son administration.
- 13 octobre 1929
Lettre de Halévy sur la « Venise » de Guéhenno.
- 20 octobre 1929
« Je n’interviendrai pas pour vos protégés de Russie (qu’au reste, vous avez gravement compromis). Vous avez pris leur défense d’une telle façon qu’il est impossible de s’y associer, sans paraître s’associer à toutes les agressions contre l’U.R.S.S. » Romain Rolland à Panaït Istrati.
- 25 octobre 1929
Le Lénine de Guéhenno n’avance pas.
- 26 octobre 1929
Note dactylographiée et manuscrite envoyée à Guéhenno par la Société des relations culturelles entre l’Union des R.S.S. et l’étranger (section latine). Mme Koudacheva (future Marie Romain-Rolland) est récemment revenue d’une visite à Romain Rolland en Suisse et elle a fait état du projet de biographie de Lénine par Guéhenno. La société propose, une fois le projet mieux défini, l’envoi de documents en russe sur le sujet. Elle remercie également de l’envoi régulier à Moscou de la revue Europe. Voir 18 mai 1929.
- 1930-1931
Conférence de Guéhenno en Allemagne pendant l’été.
- 1930-1933
Longue tractation Paulhan/NRF-Guéhenno/Europe-Guilloux (Angelina et Hyménée).
- 15 février 1930
Jean Guéhenno, « Lettre ouverte à Julien Benda », Europe.
Dossier sur l’œuvre sociologique de Durkheim, ibid., pp. 281-304.
- Mars 1930
Jean Guéhenno souffre des oreillons.
- 5 mars 1930
Circulaire de Barbusse (Comité pour la défense de la liberté de pensée) à Jean Guéhenno sur l’affaire Guilbeaux.
- Mi-mars 1930
Ungaretti presse Jean Paulhan d’accueillir plus souvent à La NRF des hommes ardents comme Berl, Guéhenno, Drieu, Malraux…
- 22 mars 1930
Guéhenno annonce à Romain Rolland la publication de sa « Venise » dans La NRF par un Paulhan « qui aime jouer et entremêler les fils ».
- 1er avril 1930
Julien Benda, « Scholies. Lettre à Jean Guéhenno », dans La NRF (pages 553-562), sur la notion d’héritage.
Publication dans La NRF de « Venise 1921 ou la dixième ombre », pp. 476-492.
- Juillet 1930
Séjour de Guéhenno en Allemagne.
- 15-16 juillet 1930
Jean Guéhenno à Cologne : conférence et « bavardages », de huit heures trente à minuit.
- 16 juillet 1930
Remontée du Rhin, arrivée à Coblence.
- 17 juillet 1930
Arrivée de Jean Guéhenno à Marbourg.
- 18 juillet 1930
Retour en France.
- 11 septembre 1930
Les nazis obtiennent 107 députés au Reichstag.
- 17 décembre 1930
Importance pour Dabit des témoignages de Paulhan, Chauveau, Guéhenno, Martin du Gard.
- 1931
Premier projet d’œuvre sur Rousseau (alors que Guéhenno le fait remonter à 1933 seulement). Rabindranath Tagore : Letters from Russia (censurées en Grande-Bretagne), dans lesquelles l’auteur se montre très admiratif de l’œuvre éducative des Soviétiques qu’il oppose à la négligence britannique aux Indes.
Publication dans La NRF de Souvenirs d’un étudiant pauvre (Mémoires vrais), de Jules Vallès.
- Janvier 1931
Allusion dans une lettre de Jean Guéhenno à Romain Rolland à des discussions confuses à L’Union pour la Vérité. Aveuglement à l’égard de l’Allemagne et de l’Italie, haine à l’égard de l’URSS.
- 15 février 1931
Publication élogieuse du plan quinquennal de l’URSS, « le fait le plus considérable de l’économie contemporaine », dans Europe.
Jean Guéhenno, « Lettre à un ouvrier sur la culture et la révolution », Europe, pp. 193-211.
- 28 février 1931
Lettre de Martin du Gard à Jean Guéhenno ; il y exprime sa particulière sympathie pour Europe.
- Mars 1931
Publication de la traduction des Lettres de Sacco et Vanzetti par Jeanne Guéhenno ; lettre de Jean Guéhenno à Jean Giono : conspiration du silence, l’ambassade américaine fait racheter tous les exemplaires.
- 9 mars 1931
Le Progrès de la Somme rend compte d’une conférence du professeur au Collège de France Paul Langevin consacrée aux dangers effroyables qui menacent la population en cas d’offensive par les gaz, avant de conclure par un appel pour la suppression des guerres. Après cet exposé, la parole est donnée à Jean Guéhenno, représentant de la Ligue de l’enseignement : « La paix de l’Europe est un acte de foi [ …]. L’influence exercée spirituellement au XVIIIe siècle par la France a été immense Cette influence, nous sommes capables de l’exercer encore à la condition d’être capables de préférer à nous-mêmes quelque chose de plus grand que nous : l’œuvre de paix. »
- 15 mars 1931
Babelon refuse à Guéhenno/Europe la publication de lettres inédites de Diderot : le contrat est déjà signé avec La NRF.
- 24 mai 1931
Allusion de Jean Guéhenno aux notes accumulées sur Lénine.
- Juin 1931
Jean Guéhenno invité par le professeur Friedmann, directeur du département de français de l’université de Leipzig.
- 5 juin 1931
Conférence de Guéhenno à Leipzig, l’administration lui a accordé un congé.
L’auditoire est fait de gens « impénétrables », le parti hitlérien est de plus en plus fort, passage à Berlin. « Je ne suis pas trop tranquille ».
- Juillet 1931
Une lettre attirant l’attention sur la situation de Victor Serge est apportée à l’ambassade d’Union soviétique, à l’initiative de Magdeleine Paz ; elle est signée par René Arcos, Georges Duhamel, Luc Durtain, Franz Masereeel, Charles Vildrac…
- 17 septembre 1931
Grenier à Jean Guéhenno : Jean Paulhan annonce que la note sur Sacco va enfin passer dans La NRF (octobre 1931, pp. 618-619).
- 29 septembre 1931
Mort de la mère de Jean Guéhenno, Angélique Girou.
- 1er octobre 1931
Compte rendu très sympathique de Marc Bernard, dans La NRF, de Conversion à l’humain.
- Octobre 1931
Projet de livre sur Lénine.
- Fin octobre 1931
Romain Rolland attire l’attention de Jean Guéhenno sur la nécessité d’avoir un numéro d’Europe aussi prestigieux que celui de La NRF pour l’hommage à Gœthe.
- 25 novembre 1931
Débat à la salle d’Iéna avec B. Crémieux, J. Maxence, A. Chamson, R. Fernandez, E. Berl, J. Guéhenno, sur le thème : « L’après-guerre est-elle terminée ? », à la suite de l’enquête de R. Brasillach dans Candide. Public de 300 personnes. (D’après Jean-Luc Maxence, qui se réfère au livre de son père, ce débat aurait eu lieu pendant l’été de 1931).
- Décembre 1931
Jean Guéhenno, « Exposition Simon Mondzain », La NRF, pp. 963-966.
- 7 décembre 1931
Réunion agitée convoquée par Monde dans la salle du Grand Orient, rue Cadet.
Barbusse et Léon Werth, ont invité, pour parler de la littérature prolétarienne, Guéhenno et Robertfrance pour Europe, H. Poulaille, L. Lemonnier, F. Lefèvre, A. Chamson, L. Guilloux, M. Bernard, (Cf. P. Baudore, Barbusse, Flammarion, 1995, pp. 331-332).
- 1932
Abandon du projet de livre sur Lénine.
Jean Guéhenno fait partie du Comité d’initiative du Congrès mondial contre la guerre (avec Roger Martin du Gard, Barbusse, Rolland, Bloch).
- Janvier 1932
Rechutes successives de Jeanne Guéhenno.
- 15 janvier 1932
Jean Guéhenno est le seul rédacteur en chef d’Europe ; le directeur en est Albert Crémieux (depuis janvier 1934).
- 16 janvier 1932
Soirée chez Guéhenno : Dabit, Guilloux, Chamson, Mondzain.
- Février 1932
Ouverture à Genève de la Conférence du Désarmement. L’Allemagne demande que la France désarme, ou bien, au nom de l’égalité des droits, que l’on autorise l’Allemagne à réarmer. La manœuvre s’appuie sur le Traité de Versailles et a le soutien, encore à cette date, des gouvernements anglais, américain, et soviétique, ainsi que celui de l’opposition de gauche en France.
- Mars 1932
Fondation de l’Association des Écrivains et Artistes Révolutionnaires (AEAR).
Manifeste du n°1 du Bulletin des écrivains prolétariens, signé par Dabit (Marc Bernard, rédacteur en chef).
- 1er mars 1932
Lettre de sympathie de Roger Martin du Gard à Jean Guéhenno sur Europe.
Lettre de Jean Paulhan à Jean Guéhenno le même jour.
- 15 mars 1932
« Les intellectuels et le désarmement », dans Europe.
- 31 mars 1932
Lettre de Romain Rolland à Guéhenno : « J’ai vu que le clan Poulaille cocoricote et qu’il a ses plumes ébouriffées. Vous l’avez touché au vif. Mais il est curieux de voir Barbusse et Monde se rallier à lui contre Moscou. »
- Printemps 1932
Polémique Paulhan-Guéhenno sur le pacifisme (une lettre de Vildrac à ce sujet classée par erreur en 1929-1932 dans les Archives Guéhenno). L’Allemagne, au nom de l’égalité des droits, demande, avec le soutien de l’Angleterre et des États-Unis l’autorisation de doubler les effectifs de son armée et de se doter d’armes lourdes.
- Avril 1932
« Le désarmement des intellectuels », par Jean Guérin, dans La NRF.
Hitler obtient 36,8% des voix contre Hindenburg.
- Mai 1932
Voir le numéro de La NRF pour le débat sur le pacifisme avec Guéhenno.
- 9 mai 1932
Lettre de Jean Paulhan à Martin du Gard sur la position de Jean Guéhenno.
- Juin 1932
Jean Guéhenno adhère au Congrès contre la guerre de Barbusse.
La NRF publie l’appel de Rolland contre la guerre (vers un congrès mondial contre la guerre), comme Europe et Monde.
- 6 juin 1932
Jean Paulhan envoie à Jean Guéhenno un passage d’une lettre de Roger Martin du Gard très favorable à ce dernier. Il répond le même jour à Martin du Gard.
- 15 juin 1932
Lettre ouverte dans Europe de Jean Guéhenno à Jean Paulhan, sur la violence révolutionnaire.
- Juillet 1932
Lettre de Jean Paulhan à Gide sur l’appel de Romain Rolland, « mal écrit et mal pensé ».
- 15 juillet 1932
Réponse de Jean Paulhan dans Europe.
- 31 juillet 1932
Avec 230 députés, les nazis deviennent le premier parti au Reichstag.
- Août 1932
La NRF publie l’appel de Rolland pour la réunion d’un Congrès contre la guerre, comme Europe et Monde.
- 1932 septembre
Jean Prévost, dans sa présentation de la revue Europe pour les lecteurs de la Revue des vivants, oppose à Robertfrance Guéhenno « au talent sentimental et nerveux, dévoué à sa cause et à ses amis, au point de considérer la partialité comme un devoir ».
- 9 octobre 1932
Jean Guéhenno soutient Jacques Martin devant le Conseil de guerre.
- 15 octobre 1932
Jean Guéhenno, « Le système des circonlocutions », in Europe, pp. 267-271.
- 15 novembre 1932
Publication dans Europe d’un appel en faveur de Guilbeaux (Guéhenno, Chamson, Bloch, Alain, Berl, Vildrac, Rolland, Gide).
Publication dans Europe des « Notes d’un témoin », de Jean Guéhenno sur l’affaire Jacques Martin (Jacques Martin sera libéré en avril 1933 : lettre faussement classée en 1936 dans Archives Guéhenno ?)
Discours d’hommage « À Jacques Robertfrance » de Jean Guéhenno, in Europe, novembre 1932, pp. 349-351.
Publication dans Europe d’un compte rendu de Lettres d’étudiants allemands tués à la guerre (1914-1918), Les Documents bleus, La NRF, 1932, préface et post-scriptum de Paul Desjardins (qui avait apporté le texte à Paulhan), pp. 469-470.
- Novembre 1932
Lettre très dure de Jean Paulhan à Jean Guéhenno sur La NRF, Europe, les « pseudo-révolutionnaires ».
- 5 décembre 1932
Lettre de Paulhan à Grenier : « Je crois que l’état de Jeanne Guéhenno est très grave. Guéhenno paraît tout à fait triste et frappé. (C’est vraiment quelqu’un de très bien, que j’aime beaucoup). »
- 11 décembre 1932
À Genève, le principe de l’égalité des droits en matière d’armements est reconnu au profit de l’Allemagne.
- 30 décembre 1932
Allusion dans une lettre de Grenier à Jean Guéhenno de l’amitié de Paulhan pour ce dernier.
- 27 février 1933
Incendie du Reichstag (cf. 3 mars 1933).
- Mars 1933
Ordre du jour de Valensole sur la guerre (correspondance Giono-Guéhenno).
- 8 mars 1933
Nouvelle arrestation de Victor Serge, condamné sans procès et déporté à Orenbourg.
- 12 mars 1933
Rencontre Dabit-Guéhenno.
- 21 mars 1933
Salle du Grand Orient, rue Cadet, grande réunion de l’AEAR, « Contre le fascisme en Allemagne », avec discours de Gide (président de séance), Guéhenno, Malraux, Dabit.
Jean Guéhenno, hésitant au départ, semble ne pas avoir été invité, mais s’y est rendu : « Le devoir des écrivains est dans l’engagement ». Hommage à Gide et aux écrivains allemands. « Libérez Thaelmann ».
- Printemps 1933
Voyage d’Armand Robin dans l’Allemagne nazie.
- Avril 1933
Voyage d’Armand Robin dans l’Italie fasciste.
- 5 avril 1933
Lettre de Guilloux à Jean Guéhenno sur ses démêlés politico-littéraires (?) avec Jean Paulhan à propos d’Histoires de brigands.
- 24 avril 1933 (décès enregistré à la mairie de Montolieu à 1h)
Mort de Jeanne Guéhenno à Montolieu.
- Mai 1933
Rencontre de Dabit avec Guéhenno, déjeuner impromptu, tristesse et solitude de Guéhenno après la mort de sa femme.
- 9 mai 1933
Lettre d’Alger de Jean Grenier à Jean Paulhan : « Très attristé par la mort de Jeanne Guéhenno, j’ai télégraphié à son mari. Mme M[arty] m’a écrit qu’elle ramenait l’enfant à Paris. […] »
- 10 mai 1933
Lettre de Magdeleine Paz à Panaït Istrati : Comité, à l’initiative de Magdeleine Paz, pour le rapatriement de Victor Serge (Jean Guéhenno, Georges Duhamel, André Malraux, Pierre Monatte, Georges Pioch, Henry Poulaille, Angelo Tasca/Rossi, Charles Vildrac, Léon Werth, Jacques Mesnil…)/ Comité pour la libération de Victor Serge ou Comité Victor Serge
- 17 mai 1933
Soirée Dabit avec Guéhenno.
- Été 1933
Voyage d’Armand Robin en URSS.
- 5 juin 1933
Longue lettre de Panaït Istrati à Guéhenno, dans laquelle il lui demande, entre autres, d’intervenir pour Victor Serge dans la revue Europe.
- 15 juillet 1933
Notes de lectures de Guéhenno dans Europe, « La nature humaine est-elle en train de changer en Russie ? », pp. 435-439 (à propos du livre de Klaus Mehnert).
- 24 août 1933
Lettre de Jean Guéhenno à Romain Rolland à propos de l’affaire Victor Serge : pression des lecteurs d’Europe, démarche de Jean Guéhenno à l’ambassade d’URSS.
- 22 septembre 1933
Grande réunion communiste avec Malraux, Guéhenno, Éluard, sous la présidence de Gide.
- 12 octobre 1933
Jean Guéhenno décide de recommencer le Journal d’un homme de 40 ans.
- Novembre 1933
Genevoix, avec son oncle et sa tante Balichon, accueillent à Saint-Denis-de-L’Hôtel Guéhenno et sa fille après le décès de Jeanne Guéhenno.
- 10 novembre 1933
Allusion de Jean Guéhenno aux centaines de pages écrites sur Lénine il y a quelques années. Il se demande s’il va les reprendre.
- 15 novembre 1933
Jean-Richard Bloch écrit sur Victor Serge dans ses « Commentaires » d’Europe.
- 10 février 1934
Soirée chez Jean Duval, avec Dabit, Guéhenno.
- 12 février 1934
Jean Guéhenno collabore à la 7e Feuille Rouge de l’AEAR (nous recherchons des informations à ce sujet), préparant la grève générale du 12 février.
- Mars-avril 1934
Des ouvriers écrivent, compte rendu dans Commune.
- 2 mars 1934
Première rencontre de Guéhenno avec Eddy du Perron, celui-ci a écrit une critique laudative sur le Journal d’un homme de 40 ans, dans la revue Forum. D’autres critiques ont été écrites par Menno Ter Braak et Jacques Gans.
- 28 mars 1934
Jean Guéhenno achève le second brouillon du Journal d’un homme de 40 ans.
Le Journal d’un homme de 40 ans s’est d’abord appelé Cantique de l’Arc [Cantique de David, dans Samuel II 1, après la mort de Saül et de son fils Jonathan], et Le plus humble des Européens.
- 1er mai 1934
Appel aux travailleurs, dans La NRF, signé par Malraux et Guéhenno ; Jean Paulhan s’abstient.
- 11 mai 1934
Lettre de Jean Prévost à Jean Guéhenno sur l’échec des universités populaires.
- 20-21 mai 1934
Grand meeting de Barbusse au bois de Vincennes pour la libération de Thaelmann.
Soutien de Rolland, Guéhenno, Vlaminck, Signac, P. Hamp, Giono.
- 1er juin 1934
Discours de Jean Guéhenno au meeting de l’AEAR.
- 17 juin 1934
Barbusse fait appel à Jean Guéhenno à propos de Thaelmann. Réponse de Guéhenno, qui rejoint Signac, Hamp, Latzko, Vlaminck, Giono, Margueritte et Heinrich Mann, le 27 juin.
- 6 juillet 1934
« Debout au cri de ‘‘Thaelmann’’, dans Monde, qui comporte aussi des textes de Victor Margueritte, Elie Faure.
- 13 juillet 1934
Guéhenno et Genevoix se rencontrent à la distribution des prix du lycée Lakanal, où Genevoix prononce un discours.
- 15 juillet 1934
Dans la série des Notes de lectures de Guéhenno, « La République des petites gens », sur le livre de D. Halévy, La République des comités, essai d’histoire contemporaine de 1895 à 1934, in Europe, pp. 412-418.
- 1er août 1934
Guéhenno travaille à Montolieu au numéro spécial d’Europe 1914-1934 et demande à Genevoix un article : « Mais peut-être ne sommes-nous pas sur toutes ces choses tout à fait d’accord. »
- 24 août 1934
Lettre de Romain Rolland sur Journal d’un homme de 40 ans, dont Europe vient de commencer la publication (jusqu’à octobre).
- 31 août 1934
Jean Guéhenno travaille à remanier la dernière partie du Journal d’un homme de 40 ans.
- 13 et 14 octobre 1934
Visite de Guéhenno aux Vernelles, à St-Denis-de-L’Hôtel.
- 29 octobre 1934
Lettre de sympathie de Roger Martin du Gard à Jean Guéhenno sur Europe.
- 1er novembre 1934
Compte rendu par Jean Grenier du Journal d’un homme de 40 ans, dans La NRF (signale les trois parties publiées dans Europe d’août à octobre 1934).
« Vers le temps où finit la guerre, un grand feu s'éleva du côté de l'Orient. C'est sa lueur qui depuis vingt ans nous aide à vivre. Quelques hommes désespérés par le mal du monde, mais décidés et courageux, des hommes vrais et sans illusions, qui acceptaient la ruse, la violence et l'impureté, avaient utilisé le désespoir d'un peuple, et de vive force, à coups de fusils, avaient à une dictature, secrète et honteuse, substitué une autre dictature, la leur, ouverte et déclarée, pour le salut de ceux qu'ils aimaient. [...] Ce combat et cet exemple font à peu près tout notre espoir et toute notre joie. Je sais que le feu s'étendra. " Journal d'un homme de 40 ans, Bernard Grasset 1934 (rééd. 1987), X, « L'occasion manquée », p. 227.
- 15 novembre 1934
Numéro spécial d’Europe, 1914-1934.
- 24 novembre 1934
Jean Guéhenno parle à la radio, au « micro des PTT ».
- 26 décembre 1934
Guéhenno se plaint à Louis Brun, chez Grasset, « sans colère mais non pas sans amertume » des conditions de distribution, de tirage, du paiement de ses droits d’auteur, de la non-utilisation de la presse qui reconnaît pourtant « à peu près unanimement la qualité » du texte. À ses yeux, les éditions Grasset ont « un peu honte » de ce livre qui pourrait les compromettre politiquement.
- 1935
Article de Jean Guéhenno, dans Marianne, sur Le Temps du mépris, d’André Malraux. Réflexion sur ce que signifie « Changer la vie ».
Inspection de Guéhenno en khâgne au lycée Lakanal de Sceaux.
- 13 janvier 1935
Allusion de Guilloux à un projet de roman de Jean Guéhenno.
- 26 janvier 1935
Débat à l’Union pour la Vérité sur « la conversion de Gide au communisme » : Gide, Guéhenno, Halévy, Maritain, Mauriac, Gabriel Marcel, Étiemble.
- Février 1935
Jean Guéhenno fait une conférence à Amsterdam.
Guéhenno est le destinataire, en même temps que beaucoup d’autres écrivains français, d’une lettre de Barbusse, qui se charge de représenter la Bibliothèque des Littératures étrangères de Moscou auprès d’eux.
- 27 février 1935
Dabit revoit Sous les toits de Paris, de René Clair, à la Bellevilloise. Guéhenno, présent dans la salle, apprécie beaucoup moins le film. Différence culturelle d’appréciation.
- Mars 1935
Conférences de Guéhenno à Amsterdam, Utrecht, Hilversum, Bussum aux Pays-Bas.
- 5 mars 1935
Rencontre Guéhenno-Ter Braak à La Haye.
- 4 avril 1935
Lettre d’I. Ehrenbourg à Mikhaïl Koltsov : « Guéhenno continue à être tiraillé. J’essaye de le convaincre d’aller faire un tour chez nous cet été, cela ne peut que lui être bénéfique. Actuellement, c’est un personnage assez important ici. Chamson reste légèrement "méfiant" à cause de son pacifisme extrême. La revue Europe est nettoyée des trotskystes. Elle va être dorénavant rédigée par Cassou. » Archive d’État d’Art et de Littérature de Moscou, fonds 1204, pièce n° 668.
- 14 Avril 1935
Montolieu, décès de Mme Marie-Louise Maurel, née Gisclard, le 3 avril 1861 à Castelnau de Brassac dans le Tarn, épouse de Léopold Maurel (1866-1943).
- 15 avril 1935
Lettre d’Ignazio Silone à Jean Guéhenno, exprimant sa méfiance à l’égard de Barbusse et des manipulations communistes, au sujet du Congrès international pour la défense de la culture.
- Juin 1935
Réunion chez Guéhenno, avec Chamson, Dabit, Mondzain, Louis Guilloux, pour préparer le Congrès international des Écrivains pour la Défense de la Culture.
Attaque de Benda dans La NRF contre les « fanatiques » (Guéhenno, Maurras, Langevin, Kérillis) : « Il faudrait voter sans marchandage des mesures militaires permettant à la France de faire face aux fascistes d’Outre-Rhin ».
Débat à l’Union pour la Vérité sur le livre de Malraux. Colère de Gide contre Guéhenno parlant de ceux « qui cultivent leur différence ».
- 8 juin 1935
Entretien à l’Union pour la Vérité de la rue Visconti, sur l’héroïsme dans la littérature, en fonction du communisme (Maulnier, Maxence, Du Bos, Gide). Crise d’éloquence de Guéhenno, selon Schlumberger.
- 21-25 juin 1935
Jean Paulhan représente La NRF au Congrès International des Écrivains pour la Défense de la Culture. Jean Guéhenno s’y révèle un tribun, à la désolation de Mme Van Rysselberghe. Discours de Gide, prononcé le 22 juin.
André Gide intervient, enfin, dans l’affaire Victor Serge lors de ce congrès.
- 24 juin 1935
Guéhenno ramène Dabit en voiture, vers deux heures du matin (le 25) à Belleville.
- 25 juin 1935
Séance de clôture du Congrès International des Écrivains pour la Défense de la Culture au Palais de la Mutualité. Crise d’hystérie de Guéhenno selon Schlumberger.
- 14 juillet 1935
Serment du Front populaire (Guéhenno, Kayser, Chamson). Immense manifestation populaire, défilé de la section du CVIA (Comité de vigilance des intellectuels antifascistes) avec Malraux, Guéhenno, Jules Romains, Andrée Viollis. Barbusse est au cœur de la manifestation (avec Thorez et Paul Faure).
- 18 juillet 1935
Armand Robin explique son choix de ne pas collaborer à Europe par son hostilité à la tromperie organisée autour de l’URSS. Robin évoque « un cauchemar […], un monde dans lequel tout sens de la dignité humaine est mort, traqué ». Pour ce qui est de l’accès à la culture (Robin a eu, à vingt ans d’écart, le même parcours que Guéhenno), Robin refuse absolument de prendre son propre cas comme modèle et exemple : « Le peuple en gros mérite son destin et […] s’il n’accède pas à la culture, c’est qu’il n’en est pas digne, c’est qu’il préfère la danse, le vin. […] Je ne crois à rien de ce à quoi vous croyez tous. »(Archives Guéhenno).
- 1er août 1935
Lettre de Guéhenno aux administrateurs d’Europe. Il donne le bon à tirer du n° d’août mais souhaite qu’avant la publication on lui confirme que les collaborateurs des numéros de juin et de juillet ont bien été payés. (Archives Guéhenno, BNF)
- 6 août 1935
Guéhenno a « sérieusement pensé à renoncer à la rédaction en chef de la revue ». « Je sais de mon côté quelle peine j’ai quelquefois à composer la revue, à recruter des collaborateurs sérieux. Et il est certain que des difficultés comme celles avec lesquelles nous avons dû nous débattre pour le règlement de ce n° spécial sur Hugo peuvent rendre mon travail tout à fait impossible. » (Archives Guéhenno, BNF)
- 30 août 1935
Mort de Barbusse à Moscou.
- 12 septembre 1935
Publication dans Monde du texte « Pour une ligue internationale des écrivains. Rôle et devoir de l’écrivain », sous le titre « Le testament littéraire d’Henri Barbusse ». Texte signé par Jean-Richard Bloch, Malraux, Gide, Guéhenno, Roger Martin du Gard, Victor Margueritte, Heinrich Mann, Ehrenbourg.
- 15 septembre 1935
Jean Guéhenno a donné son adhésion au Comité international d’aide aux emprisonnés et déportés antifascistes italiens, dont le président est J.-R. Bloch (dans Europe).
- 4 octobre 1935
Manifeste dans Le Temps, « Pour la défense de l’Occident », signé de 64 écrivains de droite, dont certains proches de La NRF (Henri Ghéon, Drieu la Rochelle).
Contre-manifeste de Jules Romains, avec la plupart des écrivains de La NRF (Copeau, Claudel, du Bos, Mauriac) dans Sept, « Pour la justice et la paix » + lettre ouverte avec soutiens de Gide, Chamson, Guéhenno, Cassou, Schlumberger, Montherlant, Martin du Gard.
- 4 novembre 1935
Meeting à la Mutualité de l’Association internationale des écrivains pour la défense de la culture, réaction au manifeste des 64 sur l’Éthiopie, discours de Guéhenno. Guéhenno fait partie du présidium du bureau de l’organisation, avec Gide, Barbusse (1935†), Rolland, Heinrich Mann, Thomas Mann, Gorki, Forster, Huxley, Bernard Shaw, Sinclair Lewis, Selma Lagerlöf, Valle-Inclán.
- 10 novembre 1935
Premier numéro de Vendredi[1]. Sollicité par André Chamson pour prendre la tête avec lui et Andrée Viollis, de Vendredi, il co-dirige cet hebdomadaire au service du Front populaire, qui s’est voulu indépendant des pouvoirs financiers et des partis politiques, de 1935 à 1938.
- 15 novembre 1935
Réponse aux intellectuels fascistes soutenant la politique italienne en Éthiopie, dans Europe (Montherlant, Gide, Guéhenno).
La publication de Jeunesse de la France commence dans Europe.
- Décembre 1935
Débat « Défense du roman français. Ce que signifie Le Sang noir », avec Gide, Guilloux, Malraux, Cassou, Dabit, Aragon, Guéhenno.
La publication de Jeunesse de la France continue dans Europe.
- 21 décembre 1935
Dans Les Nouvelles Littéraires, Frédéric Lefèvre publie une longue interview de Louis Guilloux à l'occasion de la parution du Sang noir. Ce dernier souligne le rôle joué par Jean Guéhenno et son enthousiasme pour Maison du Peuple.
- 28 décembre 1935
Guéhenno refuse de continuer sa collaboration à Europe, où on veut lui imposer une réduction à 144 pages de chaque numéro, trois numéros spéciaux par an et un maximum de 5 000 francs de frais pour rémunérer les auteurs à chaque numéro. (Archives Guéhenno, BNF)
- 1936
Jeunesse de la France en volume.
- 10 janvier 1936
Article de Jean Guéhenno, dans Vendredi, « La guerre est à droite », sur un récent article de Thibaudet dans La NRF.
- 15 janvier 1936
Lettre à Bernard Grasset de M. O. Marshall, traductrice anglaise éventuelle du Journal d’un homme de 40 ans. (préface traduite déjà entièrement).
- Février 1936
Départ d’Europe de Jean Guéhenno.
Sur le départ d’Europe, voir La Foi difficile, p. 154-157, L’Indépendance de l’esprit, p. 425 (note 372), Dernières lumières, derniers plaisirs, p. 52.
- 8 février 1936
Le droit de Vivre (LICA) rend compte, sous le titre « Bain spirituel » de la soirée d'hommage à Romain Rolland pour son soixante-dixième anniversaire, présidée par André Gide entouré du professeur Langevin, de Heinrich Mann, André Malraux, Aragon, Jean Guéhenno, Léon Blum, Marcel Cachin. « […] L'enthousiasme fut à son comble quand, sous le signe de Romain Rolland « le rapprocheur d'hommes », Léon Blum et Marcel Cachin se donnèrent la main. Jean Guéhenno fut pathétique. Son physique de « pion » de province ne laisse pas deviner la passion qui l'anime et le porte aux sommets. J'entendis murmurer à côté de moi : ― Il prononce ses phrases comme s'il donnait des lambeaux de sa chair, en se déchirant... »
- 15 février 1936
Jean Guéhenno s’en prend au « culte du marxisme » dans Europe (dernière partie de Jeunesse de la France). Marx n’est pas « une sorte de Christ, mécanicien et ingénieur » ! (cf. aussi lettre du 20 avril 1938 à François Walter).
- 16 (21) février 1936
« Ah ! Vous ne savez pas ce que nous vous devons ! La joie qu’il y a à savoir que ce dont on rêve n’est pas un Eldorado, mais une terre réelle, habitée par des hommes réels (…) ! la joie qu’il y a à penser qu’enfin il existe un monde où rien ne se fait plus par intérêt personnel, mais par dévouement à l’intérêt commun, où la source de l’énergie et de l’industrie humaine n’est que le sentiment de la dignité, de ce que chacun de nous doit à lui-même et aux autres. »
- Guéhenno, « Chant de confiance en la Russie » [préface à l’édition russe du Journal d’un homme de 40 ans], Vendredi, p. 3.
- 2 (?) ou 3 mars 1936
Conférence de Jean Guéhenno pour « Savoir », sur Romain Rolland.
- 1er avril 1936
Jean Guérin (Paulhan), dans La NRF, regrette le départ de Guéhenno et se demande si Europe sans lui gardera son âme.
- 15 avril 1936
Victor Serge peut quitter l’URSS, après une entrevue entre Romain Rolland et Staline le 28 juin 1935.
- 23 avril 1936
Transmission d’une somme de 2 627,20 francs à Guéhenno, de la part des Editions littéraires d’Etat, Moscou pour la publication en russe du Journal d’un homme de 40 ans. (Archives Guéhenno, BNF)
- 24 avril 1936
Article, dans Vendredi, de Jean Guéhenno, le « partisan » face au tenant du pluralisme libéral, sur la mort de Thibaudet (cf. aussi un article d’Europe, en décembre 1932).
- 15 mai 1936
Le Comité de direction d’Europe comprend : R. Rolland, Aragon, Bloch, Chamson, Durtain, Lalou, Maublanc (philosophe et camarade de promotion de Jean Guéhenno) ; le rédacteur en chef est Jean Cassou.
- Juin 1936
Conférences de Chamson et Jean Guéhenno à Grenoble, Montpellier, Vichy, Nevers.
Conférence de Jean Guéhenno sur « l’esprit du 19ème siècle », dans la Manche.
Voyage de Jean Guéhenno en Tunisie, conférences sur Hugo, Baudelaire, la poésie moderne.
- 25 juin 1936
Guéhenno est membre du C.V.I.A., Comité de vigilance des intellectuels antifascistes.
- Août 1936
Jean Guéhenno fait chevalier de la Légion d’honneur.
- 21 août 1936
Mort de Dabit à Sébastopol : assassiné par les Soviétiques ? Serait mort de la scarlatine alors qu’il avait déjà eu cette maladie.
- 6 septembre 1936
« Mais des hommes comme Gide, comme Guéhenno, qui ont été et qui ne sont dans leur langage, dans leur comportement, que des libéraux, comment peuvent-ils faire de la Russie un éloge libéral ? Comment peuvent-ils nier, ignorer le despotisme asiatique de Staline ? » P. Drieu La Rochelle, « Nos intellectuels devant Staline », L’Emancipation nationale.
- 1er octobre 1936
Compte rendu de Jeunesse de la France, dans La NRF, par Jean Grenier, pp. 724-726.
- 8 octobre 1936
Réunion constitutive des groupes « Savoir » (Chamson, Jean Guéhenno, Andrée Viollis, Aragon, Cassou).
- 13 octobre 1936
Robert Brasillach s’en prend aux intellectuels partisans du Front populaire qui écrivent dans Vendredi, et, parmi eux, à Guéhenno, « le pion chahuté, grimaçant dans sa moustache humide », « Vendredi et sa famille », L’Assaut, p. 6.
- 16 octobre 1936
Vendredi décrit la mise en place des groupes « Savoir » et leur organisation, après un grand meeting à la Mutualité tenu quelques jours avant. Interventions de Chamson, Jean Guéhenno.
- 20 octobre 1936
Robert Brasillach s’en prend aux intellectuels partisans du Front populaire qui écrivent dans Vendredi, « le plus grand hebdomadaire russe de langue française », « Vendredi et sa famille. André Chamson », L’Assaut, p. 6
- 23 octobre 1936
Éloge de Dabit par Guéhenno, dans Vendredi : « La bourgeoisie ne l’avait pas touché ».
- 24 octobre 1936
Paulhan à Guéhenno : « Nous sommes sur le point de changer d’imprimeur. La NRF va passer de Paillart (Abbeville) à Bussière (Saint-Amand). »
- 3 novembre 1936
Brasillach s’en prend au clown Guéhenno, « la poitrine ouverte pour montrer son cœur qui bat [et qui] récite déjà en lui-même son prochain discours de distribution des prix », « Vendredi et sa famille. La fin des humoristes», L’Assaut, p. 6.
- 12 novembre 1936
Paulhan invite Gide à venir parler à Châtenay, à peu près dans les mêmes termes que ceux employés pour inviter Guéhenno.
- 20 novembre 1936
Article de Jean Guéhenno sur Roger Salengro dans Vendredi.
- 30 novembre 1936
Réunion à la Mutualité : « La calomnie n’est pas française », avec Langevin, Aragon, Cassou, Chamson, Guéhenno, Vildrac.
- 21 janvier 1937
Réunion du groupe « Savoir » avec Gide, Chamson, Guéhenno.
- 29 janvier 1937
Conférence de Jean Guéhenno sur Culture et Révolution.
- 5 février 1937
Article de Jean Guéhenno dans Vendredi : « La mort inutile » (sur les procès de Moscou).
- 7 février 1937
Lettres à un camarade sur la culture et la révolution (première lettre), par Jean Guéhenno, in Le Populaire, rubrique « La vie et son image », p. 4.
« Nous sommes heureux d’annoncer ici la publication d’une série de « Lettres à un camarade », de Jean Guéhenno, lettres qui paraîtront alternativement dans Le Populaire et dans Vendredi ». Guéhenno annonce son programme : « Je te raconterai mes songes. Tu m’aideras à reprendre terre. »
- 22 février 1937
Guéhenno signe la pétition pour Emilio Adolpho von Wedstphalen, poète surréaliste et essayiste péruvien (initiative d’Aragon, J-R Bloch, A. Chansom, A.Malraux, R. Blech).
- 24 février 1937
Guéhenno signe la pétition de l’Association internationale des écrivains pour la défense de la culture en faveur du Dr Hans Muhlestein, partisan de l’Espagne républicaine (Suisse). Voir https://www.e-periodica.ch/cntmng?pid=cmo-001%3A1997%3A13%3A%3A169
- 26 février 1937
« Où qu’il soit allé, dans les usines, dans les kolkhoses, et même à Bolchevo, ce village de prisonniers, Vildrac n’a trouvé que des hommes qui, selon la grande formule humaniste de Montaigne, apprenaient à « jouir loyalement de leur être ». Cela fait bien un Nouveau […] Ne réapprendrons-nous pas de la Russie la confiance en l’homme et en la vie, la volonté du travail et de la joie ? »
- Guéhenno, « Russie neuve. La confiance en l’homme » [à propos de Charles Vildrac, Russie neuve. Voyage en U.R. S. S., Émile-Paul], Vendredi, p. 6
- Mars 1937
Le numéro 43 (mars 1937) de Commune, la revue de l’A.E.A.R. (Association des Écrivains et Artistes Révolutionnaires), publie un dossier sur les procès de Moscou.
Sous le titre « Vérités élémentaires », Aragon se livre à une très vive défense de l’URSS stalinienne et attaque les intellectuels français, dont certains compagnons de route du parti communiste, qui ont dénoncé cette procédure inquisitoriale. Parmi eux, Jean Guéhenno, en raison de l’article qu’il a publié dans Vendredi n° 66 du 5 février 1937 (à la suite d’un premier beaucoup plus complaisant, le 16 octobre 1936) sous le titre : « Les procès de Moscou, la mort inutile ». Aragon écrit : « Voilà la conséquence des passions ‘‘anti-staliniennes’’ de ces messieurs. Ils se font aujourd’hui les défenseurs, croient-ils, dans le meilleur des cas, d’hommes qu’ils veulent encore considérer comme des révolutionnaires, en fait ils sont les avocats d’Hitler et de la Gestapo. Je dis ceci nommément pour Jean Guéhenno, qui a publié, dans Vendredi, un article dont je veux croire qu’il aura honte un jour. »
- 25 mars 1937
« Lettre à un camarade sur la culture, la vie et la révolution » (deuxième lettre), par Jean Guéhenno ». « La culture, c’est la révolution ! Et la révolution, c’est la culture ! Il n’est pas un travailleur qui en doute (…). » [+ réflexion poursuivie sur l’art de vivre de Montaigne], in Le Populaire, Rubrique « La vie et son image », p. 5.
- Avril 1937
Jean Guéhenno dans ses « Notes sur Voltaire » publiées dans La NRF, pp. 527-537, s’élève contre le respect mal compris de l’opinion populaire et le conformisme.
- 10 mai 1937
« Lettre à un ou une camarade sur la culture, la vie et la révolution » (troisième lettre), par Jean Guéhenno », in Le Populaire, Rubrique « La vie et son image », p. 5. [Commentaire de la formule de Montaigne : « C’est une absolue perfection et comme divine de savoir jouir loyalement de son être ». « Point d’humanisme sans un acte de foi dans l’homme (…) »] [Montaigne programmait le « devoir de bonheur », qui s’est étendu à tous les hommes du XXe siècle. Longue citation de Walt Whitman.]
- Fin mai-juin 1937
Voyage de Jean Guéhenno en Algérie, rencontres avec J. Grenier, Ed. Poignant.
- 2 juin 1937
Dans une lettre à Paulhan, Jean Grenier évoque la visite à Alger de Jean Guéhenno. « Sa conférence, très émouvante, a eu un énorme succès. Dans le Sud en ce moment il va revenir demain pour une 2e conf. – en faire une à Oran – et il s’embarquera Dimanche. »
- 18 juin 1937
Jean Guéhenno critique l’ancienne et la nouvelle féodalité en Algérie ( « Dix jours en Algérie ou la misère au soleil », Vendredi).
- 21 juin 1937
Conférence de Jean Guéhenno pour « Savoir », sur Péguy, Barrès, Jaurès et Gide.
- 9 juillet 1937
Article de Jean Guéhenno, dans Vendredi, « Examen de conscience, l’Espagne et l’Europe ».
Conférence de Jean Guéhenno pour « Savoir », sur Montaigne.
- 9 septembre 1937
Jean Guéhenno, « Mérite et privilège, sur la naissance de la Troisième République », Vendredi (à propos de la publication de deux volumes de D. Halévy La Fin des Notables et La République des ducs ; l’Union pour la Vérité a organisé un débat sur « la naissance de la Troisième République », avec la participation de Jean Guéhenno, D. Halévy, R. Dreyfus.
- 24 septembre 1937
Robert Brasillach s’en prend aux intellectuels partisans du Front populaire qui écrivent dans Vendredi, et, parmi eux, à Guéhenno « l’ Édouard Herriot de la politique, le clown larmoyant le plus pittoresque de l’équipe ». « Une dictature des pions », Je suis partout, p. 7.
- Début novembre 1937
Visite de Guéhenno aux Vernelles où il est reçu par Genevoix et le couple Balichon.
- 10 décembre 1937
Enthousiasme de Guéhenno pour Dolorès Ibarruri Gomez, La Pasionaria, à la suite de son meeting au Vélodrome d’hiver, dans Vendredi. Vive réaction de Giono.
- 22 décembre 1937
Conférence de Guéhenno, à Radio-Paris, sur « les devoirs de la radio envers l’esprit ».
- 7 janvier 1938
Jean Guéhenno, « L’Asile du bonheur ou les devoirs des gens heureux », Vendredi.
- 21 janvier 1938
Appel des intellectuels pour la poursuite de l’expérience du Front populaire.
Jean Guéhenno, « La radio et l’esprit », Vendredi.
- 11 février 1938
Article de Jean Guéhenno dans Vendredi, « L’Europe délire. La question de la paix commande tous les autres problèmes ». Le pain et la liberté ne peuvent pas être des priorités, si la guerre et le fascisme peuvent les menacer.
- 13 mars 1938
Conférence de Jean Guéhenno à Cahors sur l’humanisme moderne, sous les auspices de la FOL (Fédération des œuvres laïques) du Lot (présence du préfet et de l’inspecteur d’académie).
- 20 mars 1938
Ce Soir lance un appel à l’union nationale, signé par Aragon, Bernanos, Chamson, Colette, Lucien Descaves, Guéhenno, Mauriac, Maritain, Montherlant, Jules Romains et Jean Schlumberger.
- 25 mars 1938
Publication dans Vendredi d’un manifeste, appel à la fraternité et à l’unité (Aragon, Bernanos, Chamson, Colette, Lucien Descaves, Guéhenno, Malraux, Mauriac, Maritain, Montherlant, Jules Romain et Jean Schlumberger.) Violente réaction d’Armand Robin le jour même, qui exprime sa « douloureuse surprise » ; il revendique son appartenance au camp anarchiste (Archives Guéhenno).
- 28 mars 1938
Conférence de Guéhenno sur Rousseau et Voltaire, au local de « Savoir ».
- 1er avril 1938
Jean Guéhenno décrit très exactement la Collaboration telle qu’elle s’engagera entre certaines élites françaises et les Allemands en 1940, dans Vendredi, « Au fond de l’absurde, le pacifisme n’est pas une tactique ».
- 13 mai 1938
« Au-devant de la vie », de Jean Guéhenno, met fin à l’expérience de Vendredi.
- Juin 1938
Voyage de Jean Guéhenno en Tunisie.
- 20 juin 1938
Réunion du groupe « Savoir » avec Chamson, Guéhenno.
- 17 au 19 août 1938
Genevoix séjourne à Montolieu chez Guéhenno.
- Début septembre 1938
Nouvelle visite de Guéhenno chez Genevoix.
- Octobre 1938
En octobre 1938, J. Guéhenno s’associe à R. Allendy, Aragon, G. Bernanos, J. Decour, R. Desnos, G. Duhamel, P. Langevin, A. Petitjean, R. Rolland, J. Romains, E. Thomas, E. Triolet, C. Vildrac, pour demander que le prix Nobel de littérature soit attribué à Karel Capek.
- 10 novembre 1938
Dernier numéro de Vendredi (qui se prolonge quelque temps par Reflets).
- 12 novembre 1938
Guéhenno à Saint-Victor-Melvieu (Aveyron) pour les obsèques d’Yvonne Montrozier, épouse de Genevoix, décédée le 9 novembre.
- 20 décembre 1938
Gallimard, qui tente d’attirer chez lui Guéhenno depuis 1934, à Guéhenno : « Jean Paulhan vient de me parler avec chaleur de votre ‘‘Journal de vacances’’ […] Je voudrais bien l’éditer. » (Archives Guéhenno, BNF)
- 31 décembre 1938
Julien Benda, « La civilisation pourrait périr aussi par une certaine paix », L’Europe nouvelle, (attaque au passage contre Guéhenno, à propos de son « nietzschéisme »).
- 1939
Portrait de Voltaire dans le Tableau de la littérature française.
Jean Guéhenno : Journal d’une « révolution » 1937-1938.
Lettre n.-d. d’Armand Robin à Guéhenno : « Je pense sans cesse à cette guerre mais je ne la pense pas. Je suis dégoûté que nos beaux esprits ne songent qu’à se faire placer à la Propagande… Quelle défaitisme de la pensée que la paix belliqueuse ! »
- 1er mars 1939
Journal de vacances 1937-1938, de Jean Guéhenno, dans La NRF, pp. 393-406.
- 1er avril 1939
D’un journal de vacances, de Jean Guéhenno, dans La NRF, pp. 599-605.
- 11 avril 1939
Bernard Grasset, « à la veille de tirer », écrit à Guéhenno pour le dissuader d’adopter le titre Journal de la « Révolution ». Il lui propose Journal d’une Révolution ou Journal d’une Révolution manquée.
- Juin 1939
Dans Esprit, compte rendu de Journal d’une « révolution » : « J. Guéhenno : À propos du Journal d’une « révolution », par Armand Robin, pp. 453-455.
Séance de l’Union pour la vérité, sur le centenaire de la Révolution française, organisée par Jean Guéhenno et présidée par André Gide.
- 1er juin 1939
Compte rendu du Journal d’une « révolution », dans La NRF, par A. Petitjean.
- 4 octobre 1939
Lucien Jacques demande l’aide de Jean Guéhenno (lettre citée dans lettre à Jean Paulhan du 9 octobre 1939).
- 1939 – 1940
Jean Guéhenno replié à Clermont-Ferrand. Guéhenno présent à Clermont-Ferrand du 18 octobre 1939 au 4 septembre 1940, bref séjour à Paris du 11 mai au 18 mai 1940, passage à Montolieu au cours de l’été 1940.
- Novembre 1939
Vaillant encourage Jean Guéhenno à accepter l’idée de publier des chroniques dans Marianne.
- 11 décembre 1939
Jean Grenier annonce à Guéhenno qu’il est réformé temporaire et libéré.
- Fin décembre 1939 – début 1940
Jean Guéhenno écrit la première partie de ce qui deviendra La part de la France.
À Chamalières, il habite 14, rue Dolly.
- 1940-1941
Jean Guéhenno a une première supérieure au lycée Henri IV.
- Janvier 1940
Blanzat encourage Guéhenno à accepter l’idée de publier des chroniques dans Marianne. Émission de Jean Guéhenno sur Phèdre à la radio.
- 17 janvier 1940
Première chronique de Jean Guéhenno dans Marianne, « La part de la France ».
- 7 février 1940
« Quand la France commençait », de Jean Guéhenno, dans Marianne.
- 6 mars 1940
« La France de tous les Français », de Jean Guéhenno, dans Marianne.
- 10 avril 1940
« Ce fameux dynamisme », de Jean Guéhenno, dans Marianne.
- 27 avril 1940
Le dernier volet de l’enquête du Figaro sur « Ce qu’ils lisent » (les lectures des soldats au front d’après une vingtaine d’écrivains mobilisés) s’en prend au « matérialisme à la Guéhenno », aux intellectuels et aux invertis…
- 15 mai 1940
« De Descartes à Péguy », de Jean Guéhenno, dans Marianne.29 mai 1940
Jean Guéhenno publie « La part de la France, L’épreuve » dans Marianne.
- 22 mai 1940
Jean Paulhan prend la défense d’Aragon dans une lettre à Drieu, qui menace de démissionner de La NRF.
- 3 juin 1940
Bombardement de Paris : ministère de l’Air, Citroën quai de Javel.
- 15 juin 1940
Armand Robin à Guéhenno : « J’ai confiance en la permanence de ce pays. […] Je ne crois pas, à tout prendre, qu’il y ait là un désastre. »
- 17 juin 1940-27 août 1940
Tractations pour la reparution de L’Humanité.
- Juillet 1940
Vague projet de Guéhenno de demander une chaire en Amérique.
- 4 juillet 1940
Entretien Jean Guéhenno – Léon Blum à Clermont-Ferrand.
L’Humanité se réjouit de la fraternisation entre « travailleurs parisiens » et soldats allemands.
Lettre d’Armand Robin à Guéhenno : « […] je travaillerai maintenant dans un monde intérieur éclairci. Les dernières années m’ont paru très broussailleuses. »
- 9 juillet 1940
Lettre de Jean Grenier à Paulhan. « Guéhenno est toujours à Clermont-Ferrand, ou plutôt 14 rue Dolly, Chamalières (Puy de Dôme). »
- 14 juillet 1940
« La France qu’on n’envahit pas », chronique de Jean Guéhenno dans Marianne (allusion dans Le Figaro Littéraire du 18 juin 1949).
- 23 juillet 1940
« Que d’examens de conscience depuis l’Armistice ! […] Ne nous plaignons pas de cet excès de zèle, sans aller pourtant jusqu’à condamner en nous ce qui n’était pas condamnable. Et, par exemple, il n’y a pas à rougir d’avoir chéri la liberté. […] Il n’y a point à nous blâmer, il faut au contraire nous enorgueillir d’avoir eu le culte de la personne humaine… » François Mauriac, « Ne pas se renier », Le Figaro (voir aussi « La vérité », Le Figaro, 19 juin 1940, sur les origines spirituelles de la défaite de 1940 et la nécessité d’un examen de conscience collectif des Français.]
- 25 juillet 1940
« C’est le sort des idées de droite, chez nous, même les plus justes, de ne jamais triompher que grâce aux malheurs de la patrie. Le lieu commun des « fourgons étrangers » est hélas une vérité historique. » Lettre de F. Mauriac à Édouard Bourdet, reprise dans Lettres d’une vie, p. 244.
- 26 juillet 1940
cho de la rupture entre Guéhenno et Armand Robin dans le Journal des années noires : « […] L’histoire ne l’intéresse pas. […] Au total, il est assuré que la liberté n’est pas menacée. Il vivra retiré au sein de son fromage poétique. Je l’ai mis à la porte. »
- 17 août 1940
Rencontre Paulhan – Guéhenno à Carcassonne.
- 22 août 1940
Abel Bonnard, « En écoutant la voix anglaise », La Gerbe.
- 10 septembre 1940
Loi limitant l’accès au barreau aux citoyens nés de père français
- 19 octobre 1940
« Tous les magistrats juifs sont mis à la porte » (en application du Statut des Juifs), note Maurice Garçon.
- Fin octobre 1940
Arrestation de Langevin. Guéhenno en fait mention le 6 novembre.
- Novembre 1940
À Paris, Jean Grenier rencontre Guéhenno.
- 20 novembre 1940
Rencontre Drieu-Jean Grenier. Drieu juge l’article de Jean Paulhan, paru en juin 1940, « inutile et déplacé ».
- 26 novembre 1940
Drieu est désormais seul directeur-gérant de La NRF, avec le droit exclusif de composer les sommaires.
- 1941 Drieu envoie à Guéhenno une réédition de ses Écrits de Jeunesse.
- Janvier 1941
Drieu envoie à Guéhenno Ne plus attendre.
- 1941 - 1942
Jean Guéhenno a une première supérieure à Henri IV.
- 3 mars 1941
Jean Paulhan écrit à Drieu pour protester contre son article de mars 1941 dans La NRF, « Sous le dôme », attribuant la victoire de 1918 à des étrangers.
- 31 mars 1941
Déjeuner Paulhan-Guéhenno chez Jean Paulhan.
- 1er avril 1941
Aragon défendu par Jean Paulhan dans La NRF (« Les Echos »). Voir aussi les notules de mars 1942.
- 2 mai 1941
Visite de Jean Paulhan et de Jean Guéhenno au Musée des Colonies.
- 14 mai 1941
Arrestations dans le département de la Seine de juifs polonais, tchécoslovaques, ex-autrichiens.
- 20 mai 1941
Jean Paulhan remercie Drieu de l’avoir sauvé
- Juin 1941
Je suis partout assure que si Mauriac ose se présenter dans un café littéraire de Saint-Germain, il en sera chassé par la force.
- 17 juin 1941
Conférence au Théâtre des Ambassadeurs sur « Mauriac, agent de la désagrégation française » ; le Père Maydieu, Guéhenno, Paulhan, chahutent le conférencier (Fernand Demeure).
- 20 août 1941
Deuxième opération d’arrestations massives de juifs à Paris : 3 022 juifs étrangers et apatrides, uniquement des hommes, internés à Drancy.
- 26 août 1941
Jean Guéhenno nommé professeur de première supérieure au lycée Louis-le-Grand.
- 28 août 1941
Trois communistes guillotinés après jugement par la Section spéciale. M. Garçon note la servilité des magistrats et la passivité des avocats.
- 1er septembre 1941
Prestation de serment (de fidélité à la personne du chef de l'État) des magistrats.
- Septembre 1941
Création du CNE (Comité national des Écrivains).
Séjour de Jean Guéhenno à Camaret, où il fait du bateau avec les Prigent (Henri et Renée). Louisette est à Montolieu.
- Octobre 1941
Exposition à Paris, « Le Juif et la France ».
- 21 octobre 1941
Discussion entre Jean Paulhan et Jean Guéhenno sur le langage.
- 27 octobre 1941
Exécution des otages de Châteaubriant, dont Guy Môquet.
- 5 novembre 1941
Jean Paulhan intervient auprès de Drieu pour que la mort de Monique Morre-Lambelin (l’amie fidèle d’Alain) soit mentionnée dans La NRF.
- 25 novembre 1941
Lettre de Henry Muller (Bernard Grasset) à Jean Guéhenno pour lui annoncer que l’on a décidé de retirer de la vente dans un « intérêt commun » Journal d’un homme de 40 ans, Journal d’une « révolution », Jeunesse de la France.
Jean Guéhenno avec Jean Paulhan à la Société des études métapsychiques.
- 17 novembre 1941
Maurice Garçon note les seize points du maréchal Pétain (développés dans Les Principes de la Communauté) et, en particulier le 8e point : « Toute communauté requiert un chef. Tout chef étant responsable doit être honoré et servi. Il n'est plus digne d'être chef s'il devient oppresseur. »
- 1942 – 1943
Jean Guéhenno a une première supérieure à Henri IV.
- Janvier 1942
Signal présente un reportage où apparaissent Drieu, Abel Bonnard, André Fraigneau, Kees van Dongen, Mme Abetz, dans l’atelier d’Arno Brecker. Légende d’une photo : « AVEC VIF INTÉRÊT, le professeur et Mme Brecker écoutent les explications de M. Pierre Drieu La Rochelle. Cet écrivain appartient à la « Nouvelle Revue Française », revue qui s’intéresse aux problèmes nationaux-socialistes et fascistes. » (Source IMEC, Archives de la vie littéraire sous l’Occupation)
- 28 février 1942
Jean Guéhenno explique à Romain Rolland son « Rousseau ».
- 2 mars 1942
« Au fond Paulhan est aussi communiste que gaulliste. » Journal de Drieu La Rochelle.
- 3-4 mars 1942
Bombardements des usines Renault à Boulogne-Billancourt. 623 morts (?).
- Avril – Juin 1942
Plusieurs rencontres de Jean Grenier avec Jean Paulhan et Jean Guéhenno.
Voyage en zone libre de Paulhan pour sonder l’opinion de Gide et de Claudel sur la possibilité de reprendre la direction de La NRF.
- 29 mai 1942
Les nazis (8e ordonnance allemande) rendent obligatoire le port de l'étoile jaune, qui doit être distribuée par la préfecture ou les commissariats, pour tous les juifs de plus de 6 ans. L’application par Vichy de cette ordonnance allemande concerne uniquement la zone occupée et commence le 7 juin. Les enfants juifs de Paris sont à l’abri des mesures d’internement et restent admis dans les écoles élémentaires et les lycées. (Les archives administratives du lycée Louis-le-Grand indiquent qu’il n’y a pratiquement plus aucun élève juif dans le lycée en 1943.)
- 1er juillet 1942
La BBC commence à diffuser des informations sur le massacre de 700 000 juifs polonais.
- 2 juillet 1942
Lettre de Gallimard à Guéhenno : « Quand pensez-vous pouvoir nous donner votre Rousseau ? »
- 8 juillet 1942
9e ordonnance allemande : interdiction aux Juifs de fréquenter tous les établissements publics et d’assister aux manifestations publiques. Restaurants, cafés, théâtres, cinémas, cabines téléphoniques, leur sont interdits.
Deuxième version de la « liste de littérature indésirable, dite liste Otto ». « Les traductions de l’anglais à l’exception des classiques sont interdites. Tous les livres d’auteurs juifs ainsi que les livres auxquels les juifs ont collaboré sont à retirer de la vente. »
- 16-17 juillet 1942
Rafle du Vel' d'Hiv : 13 000 arrestations effectuées par la police parisienne. Visés : les ressortissants allemands, ex-autrichiens, polonais, tchèques, russes soviétiques ou blancs, apatrides.
- 11 août 1942
88 otages fusillés au Mont-Valérien.
- 4 septembre 1942
Loi de Vichy relative à l’orientation et à l’utilisation de la main-d’œuvre afin de mobiliser tous les hommes de 18 à 50 ans et toutes les femmes célibataires de 21 à 35 ans. (Réponse aux exigences de Fritz Sauckel, commissaire général du Reich pour l’emploi de la main-d’œuvre.)
- 21 septembre 1942
116 otages exécutés (46 au Mont-Valérien et 70 à Souge) par les Allemands.
- 24 septembre 1942
Rafle des juifs roumains.
- Août 1942
Avant cette date, de nombreux rapports dignes de foi sont parvenus à l’Ouest sur l’utilisation des gaz pour exterminer en masse les juifs, en provenance de la résistance polonaise, des évadés, de témoins de l’armée italienne, et même des agents de la Gestapo.
- 20 octobre 1942
J’accuse évoque explicitement le sort des déportés de France. Voir aussi L’Humanité d’octobre 1942.
- 15 novembre 1942
Sort des déportés de France évoqué dans un tract de la Résistance.
- 1943 – 1944
Jean Guéhenno, rétrogradé, nommé en quatrième à Buffon.
- 6 janvier 1943
Les communistes bloquent en gare de Montluçon un train de requis en partance pour l’Allemagne
- 11 janvier 1943
Rencontre entre Jean Grenier et Jean Guéhenno.
- 30 janvier 1943
Création de la Milice (Joseph Darnand).
- Février 1943
Réunion du CNE chez Édith Thomas : Paulhan, Guéhenno, Éluard, Vildrac, Sartre, Queneau, Blanzat, Camus, Seghers.
Le retard d’élèves obligés d’aller s’inscrire pour le STO, un matin, provoque la tristesse et la colère de Jean Guéhenno.
- 8 février 1943
Exécution des cinq « martyrs du lycée Buffon » par les Allemands
- 15 février 1943, Henri Pourrat, « Mort le 20 juin » [1940], à propos de l’abbé Bréchard, haute figure évoquée dans la partie non publiée du Journal des années noires, Revue des Deux Mondes, 337-353.
- 16 février 1943
Une loi de Vichy institue un Service du travail obligatoire (STO) pour tous les jeunes gens nés en 1920, 1921 et 1922. => Réquisition d’avril-août 1942 à février 1944 de 640 000 travailleurs (sur 2 millions réclamés par le Reich).
- Mars 1943
Philippe Henriot adhère à la Milice.
- 9 mars 1943
Marcel Déat, dans la Nièvre, échappe à un attentat commis par un commando FTP.
- 18 mars 1943
Déjeuner M. Garçon avec G. de Tarde, O. Aubry, M. Leroy, Paulhan, C. Brabant. « Paulhan raconte avec un pétillement de joie dans les yeux les angoisses de Drieu La Rochelle. Drieu a pris la direction de La NRF avec une équipe de collaborateurs bien marqués. Et voilà qu’il sent le vide se faire autour de lui. […] Il va quitter le fauteuil directorial. » (Maurice Garçon)
- 22 mars 1943
Arrestation de juifs hongrois.
- Avril 1943
200 000 prisonniers français en Allemagne sont « transformés » en travailleurs civils avec l’accord du gouvernement de Vichy.
- 4 avril 1943
Bombardement important des usines Renault. (Nouvelles alertes dans la nuit du 11 au 12 avril.)
- 10 mai 1943
Nouvelle liste de livres interdits par l’Occupant nazi. Une liste « des écrivains juifs de langue française dont la totalité des œuvres est interdite » est annexé à ce document.
- 27 mai 1943
Première réunion à Paris du Conseil national de la Résistance (CNR).
- 16 juin 1943
Lettre de Jean Paulhan à Romain Rolland : « Jean Guéhenno a achevé le premier volume de son Jean-Jacques Rousseau.»
- 20 juin 1943
Bombardement destructeur des usines Schneider du Creusot par la RAF (déjà bombardées en octobre 1942).
- 21 juin 1943
Arrestation de Jean Moulin à Caluire.
- 29 juin 1943
Lettre de Jean Paulhan à Edith Thomas, à propos de la disparition de La NRF : « Elle me comble. Il y a trois ans que je la souhaitais. »
- Été 1943
Rencontre Jean Grenier – Jean Guéhenno.
- 9 juillet 1943
Mort de Jean Moulin.
- 13-14 juillet 1943
Bombardements des aéroports du Bourget et de Villacoublay.
- 16-18 juillet 1943
Troisième congrès du Rassemblement national populaire (RNP) de Marcel Déat. Il rassemble néosocialistes et certains pacifistes, se veut anti-clérical et républicain.
- 22 juillet 1943
Un décret de Vichy autorise les Français à s’inscrire dans la Waffen SS pour combattre le bolchévisme.
- 28 juillet 1943
Très belle lettre de Blanzat à Guéhenno sur Jean Paulhan et le Fénéon qu’il vient d’achever.
- 25 août 1943
Bombardements de Villacoublay et de Ville-d’Avray.
- 4 septembre 1943
Bombardements. Attaque alliée contre les usines Renault et contre Saint-Cloud. Des éclats d’obus tombent dans la rue des Écoles.
- 8septembre 1943
La zone italienne (Nice et le Sud-Est) est envahie par l’armée allemande, ce qui entraîne des rafles de Juifs qui y avaient trouvé refuge.
- 20 septembre 1943
Jean Guéhenno nommé professeur de première (?) au lycée Buffon.
- Octobre 1943
Les Lettres françaises tirent entre 2 000 et 3 000 exemplaires.
- 2 octobre 1943
50 otages exécutés au Mont-Valérien.
- 18 octobre 1943
Arrestation de juifs roumains.
- 20 octobre 1943
Arrestation de juifs hongrois.
- 25 novembre 1943
- Paul Collomp abattu sur sa chaire par les Allemands pendant son cours de paléographie égyptienne à Clermont-Ferrand.
- 25-26 novembre 1943
Rafles de juifs hongrois, suisses, espagnols, portugais, danois, suédois, finlandais et italiens.
- Décembre 1943
Le maréchal Smuts, chef de l’Union sud-africaine, déclare que la France a cessé pour très longtemps d’être une grande puissance. Son discours est mal reçu par l’opinion britannique.
- 31 décembre 1943
Rencontre de Jean Grenier avec Jean Guéhenno, Daniel Halévy, Charles Vildrac.
- Fin 1943
Philippe Henriot assure désormais quotidiennement deux éditoriaux chaque jour à la radio.
- 1944
- 1944 (début)
Les Lettres françaises tirent à 12 000 exemplaires.
- Cévennes [Jean Guéhenno] : Dans la prison, Sous l’oppression, Minuit (première parution – clandestine – sous l’Occupation en 1943).
- Arrestation de Robert Desnos par la Gestapo, à la suite d’une dénonciation.
- 1er janvier 1944
Joseph Darnand, secrétaire général de la Milice, membre du comité directeur de la Légion des volontaires français (LVF), nommé en août 1943 sturmbannführer (commandant) dans la Waffen SS, devient secrétaire d’État au maintien de l’ordre.
- 18-19 avril 1944
Destruction de Juvisy par bombardement. 464 morts (?). Rouen en flammes.
- 21- 22 avril 1944
Bombardement du 18e arrondissement à Paris. 438 mort (?). Bombardement de la gare de marchandises de La Chapelle. Éclats d’obus rue Monge et rue des Écoles.
- 23-24 avril 1944
Bombardement de Montmartre dans la nuit : 259 morts et 231 blessés.
- 26 avril 1944
Pétain à Paris.
- 27-28 avril 1944
Bombardement des gares de marchandises de la banlieue parisienne.
- Mai 1944
29 pages sur Victor Hugo et la liberté (publiées ?), dans le cahier rose de Jean Guéhenno.
- 2 juin 1944
Jean Paulhan à Luna-Park avec Jean Guéhenno.
- 9 juin 1944
Pendaisons de Tulle (99 morts)
- 10 juin 1944
Oradour-sur-Glane (642 morts)
- 22 juin 1944
Bombardements alliés sur Paris. Les dépôts d’essence de Saint-Ouen sont détruits.
- 24 juin 1944
Bombardement de Versailles. 200 morts (?).
- 28 juin 1944
Assassinat de Philippe Henriot.
- 2 juillet 1944
- Garçon note dans son journal une manipulation d’images à la gare de Poitiers : prisonniers anglais maltraités par une foule « spontanée » (en réalité des collaborateurs des Allemands convoqués pour la circonstance). Voir le Journal des années noires.
- 1er septembre 1944
Mauriac évoque la question de l’Académie française avec de Gaulle. Il souhaite alors l’élection d’écrivains résistants, tels Paulhan, Guéhenno, Schlumberger, Maritain, Aragon, Malraux. Voir « Le problème de l’Académie » in Gavroche, 18 janvier 1945.
- 11 septembre 1944
Jean Guéhenno chargé par René Capitant, à titre provisoire, de mission d’inspecteur général. Il orgnisera les services de la Culture populaire et des mouvements de jeunesse.
- 15 septembre 1944
Article de Jean Guéhenno dans Le Populaire, « La raison de la France ».
- 16 septembre 1944
Ordonnance du GPRF créant les cours spéciales de justice relatives à la répression des faits de collaboration. J. Guéhenno, « Jeunesse de la France », Les Lettres françaises.
- 23 septembre 1944
Jean Guéhenno, « Jean Prévost est mort à la guerre », Carrefour.
Jean Guéhenno, « La jeunesse sous la coupole », Le Figaro.
- 10 octobre 1944
Chronique de Jean Guéhenno, dans Le Figaro, « La politique de la loyauté ». « Dans le petit groupe auquel j’appartenais et où j’ai, pour ma part, rappris à respirer, je retrouvais de vieux compagnons, Blanzat, Paulhan (…) ». Texte repris pp. 101-105 dans La Part de la France. « [Sous l’Occupation] l’honneur reclassa, à la lettre, tous les Français. Il a fondé entre eux une fraternité toute neuve. » Ibid.
- 12 octobre 1944
Jean Guéhenno, « La France et le monde », Le Populaire : « Il n’y a plus aucune folie, nous le sentons, à se vouloir citoyen du monde (…). Et ce n’est pas diminuer la France que de l’envisager comme une province du monde. Nous éprouverions la même fierté d’être Français dans la République Universelle dont rêvait déjà Hugo que d’être Bretons dans la République française. » Texte repris pp. 105-109 dans La Part de la France.
- 2 novembre 1944
Guéhenno répond au communiste Gilbert Murry, qui lui reproche sa « belle âme » : pour lui, comme pour ses amis, les vrais héros sont ceux qui ont fait la guerre « de tout leur cœur, mais sans l’aimer ».
- 10 novembre 1944
50 000 francs adressés à Guéhenno pour la reproduction de Dans la prison par les Editions de Minuit (retirage).
- 13 novembre 1944
Circulaire de Jean Guéhenno sur les grandes orientations de sa direction : 1792 (Condorcet) et 1880 (Jules Ferry) ; refus d’opposer esprit primaire et grande culture.
- Décembre 1944
Jean Guéhenno quitte l’École de l’Enseignement technique.
Jean Guéhenno va être nommé inspecteur général.
- 3 février 1945
Jean Guéhenno nommé par René Capitant inspecteur général de l’Instruction Publique.
- 23 février 1945
Séance du Comité national des écrivains, Charte du C.N.E.
- 28 février 1945
« Que la conjoncture historique ait pour résultat qu’on appelle en France depuis cinquante ans « écoles libres » des écoles qui n’ont été ouvertes que pour qu’on y enseigne aux enfants les préjugés et les partis-pris de leurs parents me semble une assez bonne plaisanterie. Mais la plaisanterie a assez duré peut-être. »
Jean Guéhenno, « L’école de la liberté », Le Populaire,
- 1er mars 1945
Riposte de Mauriac à l’article de Guéhenno sur l’enseignement libre, au nom de la diversité française.
« La partie de belote », Le Figaro [rep. in Le Bâillon dénoué, p. 633].
- 8 mars 1945
Conférence de Jean Guéhenno au Palais de Chaillot sur « L’Université dans la Résistance et dans la France nouvelle » (cf. Conférences de l’information, Office français d’édition, 1945). Texte intégral disponible auprès des Amis de Guéhenno.
- 8 mai 1945
Capitulation définitive de l’Allemagne.
Circulaire de Jean Guéhenno, sur les « maison des jeunes » : surtout pas de politique d’État, revenir à la tradition démocratique de la France ; soutenir les initiatives, ne pas s’y substituer.
- 9 mai 1945
Déjeuner au Cercle interallié offert par Le Figaro à Eliot-Duff Cooper, l’ambassadeur anglais, Gide, Guéhenno, Valéry, Mondor, Seghers, Schlumberger.
- 29 juin 1945
- Guéhenno, « La question du latin », Le Figaro (voir 6 juillet 1945)
- 6 juillet 1945
- Mauriac, « Latin d’église », Le Figaro
- 12 juillet 1945
Jean Guéhenno quitte son poste à la direction de la culture populaire et des mouvements de jeunesse (cf., entre autres, intéressant article dans Le Monde du 15 décembre 1977, « Ghettos »).
- 23 juillet 1945
Ouverture du procès de Pétain devant la Haute Cour de justice.
- Septembre 1945
Marthe et Lucile Bouché à Montolieu.
- 2-3 septembre 1945
Allusion au Front national, à Blanzat et à Guéhenno.
« […] Je n’ai pas choisi d’appartenir au Front national. Il s’est trouvé que ceux à qui j’ai eu affaire dans la résistance en faisaient partie […]. »
- Mauriac, « Au pied du mur », Le Figaro
- 22 septembre 1945
Pour Guéhenno, le crime le plus inexpiable de Vichy est d’avoir voulu ôter à la France son âme. Les Lettres françaises
- Novembre 1945 – mars 1946
Tournée de Jean Guéhenno en Amérique latine. Visite à l’Institut français d’Études supérieurs de Buenos-Aires, créé avec l’appui de Victoria Ocampo.
- 1946
Jean Guéhenno assiste aux Rencontres internationales de Genève.
Dans le cahier orange de cette année (Voyage en Amérique 1945-1946), pages sur Lisbonne (et Annie Guéhenno) non publiées (voir aussi p. 61).
Lettre d’Albert Camus à Jean Guéhenno : « (…) La démocratie est une aventure, en effet, et c’est même l’aventure propre de la France et de chacun de nous. C’est pourquoi il n’y a pas de démocrates repus. (…) J’ai beaucoup de choses en commun avec vous, mais d’abord une fidélité aux mêmes origines. Voilà pourquoi avec vous, avec Guilloux, il me semble que je peux laisser parler un peu ce que j’ai de plus profond (…) » (Réf. Publication de la Bibl. de Fougères).
La France dans [et] le monde, Paris, Éditions de la Liberté. (Guéhenno avait souhaité le titre La France et le monde, cf. article Figaro littéraire, 6 juillet 1946).
- 13 mars 1946
Jean Guéhenno est nommé au Conseil central de la Radiodiffusion.
- 29 juin 1946
« La France et le Monde », par Jean Guéhenno, Le Figaro Littéraire.
- 6 septembre 1946
Conférence de Jean Guéhenno « L’esprit européen », Rencontres internationales de Genève, publiée aux Éditions de la Baconnière en 1947, pp. 105-118.
- 20 septembre 1946
Polémique de Pierre Courtade contre Guéhenno, dans Action, « La révolution, mais… ».
- 27 septembre 1946
Jean Guéhenno sollicité par la Délégation française à l’UNESCO.
- 19 octobre 1946
Guéhenno riposte à Pierre Courtade, à propos de La France et le monde, dans Gavroche, « La foi et la mauvaise foi ».
- 28 novembre 1946
Conférence d’Aragon : « L'horreur du nationalisme va si loin que même mon ami, Jean Guéhenno, qui, pourtant, est comme moi un admirateur de Michelet, en arrive à confondre dans une même phrase Barrès et Maurras, alors qu'on souhaiterait qu'un écrivain français, même résolument antinationaliste, ne se permette pas de comparer un grand écrivain mort, qui peut avoir été un adversaire politique, mais qui n'a jamais trahi la France, avec un traître patenté, qui a échappé au poteau pour des raisons qui m'échappent. »
- 3 décembre 1946
Lettre de Gallimard à Guéhenno. « Jean [Paulhan] me dit que vous demandez si je désire toujours publier votre ‘‘Journal’’. Comment pouvez-vous en douter ? Ne vous ai-je pas écrit le 27 mars dernier que je tenais une somme de 50.000 francs à votre disposition sur vos droits. […] Quel pourcentage désirez-vous ? »
- 9 décembre 1946
Jean Guéhenno admis comme membre sociétaire de la Société des Gens de Lettres.
- 20 décembre 1946
Mariage avec Annette Rospabé.
- 18 janvier 1947
« En relisant Jaurès », par Jean Guéhenno dans Le Populaire.
- 5 mars 1947
Lettre intéressante de Blanzat à Jean Guéhenno sur le conflit opposant Jean Paulhan au CNE, conflit qui va rebondir avec la décision de Paulhan de publier Jouhandeau, Giono, dans Les Cahiers de la Pléiade, « à côté de Gide et Malraux qui y consentent ».
- Mai 1947
Jean Guéhenno, Journal des années noires, Gallimard.
- 4 juin 1947
Daniel Halévy demande des explications à Guéhenno sur les pages 19 et 53 du Journal des années noires, qui le concernent.
- 17 juin 1947
Daniel Halévy demande l’encartage, dans les exemplaires restés chez l’éditeur, de sa « réponse ».
- 28 juin 1947
Daniel Halévy demande encore quelques modifications.
- Juillet 1947
Cambriolage chez les Guéhenno.
- 11 juillet 1947
« Guéhenno-la-haine » (article apparemment non signé, plus tard publié dans un livre de Claude Jamet), in Paroles Françaises, in Engagements, Images et Portraits d’Écrivains, suivis de la Confession sans repentir de l’auteur de Fifi Roi, Le Lotus d’Or, 1949, pp. 75-78.
- 13 juillet 1947
Médaille de la Résistance, décoration attribuée au titre de la participation de Guéhenno à la Résistance par décret du 31 mars 1947, parution au Journal officiel le 13 juillet.
- 18 juillet 1947
Jean Paulhan fait partie avec Guéhenno, Siegfried, Herriot, de la Commission de radio éducative, relevant de la Direction des Mouvements de jeunesse et d’éducation populaire.
- Août 1947
Jean Paulhan au chalet de Barthe, par Brassac, Tarn, avec Arland et R. Drouin. (Allusion à l’épreuve du voyage pour Germaine et surtout aux sordides querelles rallumées par la quatrième lettre de Jean Paulhan aux directeurs…, dans une lettre de Blanzat à Guéhenno, le 1er août 1947).
- 4 octobre 1947
Lettre de Marianne Halévy à propos du Journal des années noires, prenant la défense de son mari.
- 22 octobre 1947
Lettre proposant le duel à Guéhenno, venant du fils de Daniel Halévy.
- 26 octobre 1947
Cf. 22 octobre 1947 (deuxième lettre).
- 1948
Jean Guéhenno publie le Tome I de son Jean-Jacques, En marge des Confessions, 1712-1750, chez Grasset.
- 1er janvier 1948
Claude Morgan, « Des imposteurs de première force », Les Lettres françaises, p. 2 [à propos de Jean Guéhenno expliquant à la radio les raisons de son adhésion à la Troisième force].
« (…) Ce déguisement des buts de l’impérialisme, pauvre petit bavardage humaniste, cette phraséologie généreuse et les professions de foi débordantes de vertu, a quelque chose de spécifiquement répugnant. Si certains hommes de bonne foi ont pu s’y laisser prendre, l’excuse ne vaut pas pour des roublards de la trempe de Sartre et de Guéhenno (…). Dès lors, il ne reste plus, hélas ! qu’à invoquer la simple malhonnêteté intellectuelle. »
- 10 juin 1948
Lettre de Blanzat à Guéhenno sur son Rousseau et l’estime que Paulhan lui porte.
- 2 octobre 1948
Mariage de Louise Guéhenno avec Julien Étoré (1923-1991) à Montolieu.
- 18 octobre 1948
Vincent Auriol accuse réception à Guéhenno d’une requête déposée en faveur de Bernard Grasset au nom des auteurs et du personnel des Editions Grasset. (Archives Guéhenno, BNF)
- Novembre 1948
Séjour en clinique d’Annie Guéhenno. Presque après son retour à la maison, départ de Jean Guéhenno pour la Syrie et le Liban.
- 1949
Jean Guéhenno publie en volume La Part de la France.
- 25 janvier 1949
Bernard Grasset remercie Guéhenno de sa démarche (voir 18 octobre 1948).
- 12 février 1949
Article de Guéhenno, « Sur une image du Vinci : rencontre avec la jeunesse », dans Le Figaro Littéraire.
- Mars 1949
Annie et Jean Guéhenno sont au Maroc, où Guéhenno est en tournée d’inspection : Marrakech, Rabat, Azrou, Fès…
- 19 juin 1949
Guéhenno : « Demain je m’envole pour Copenhague où l’Unesco me demande de faire une conférence. » Le 23, Guéhenno traitera de « La crise de la civilisation et l’éducation des adultes. »
- 23 juin 1949
Conférence de Jean Guéhenno à Elseneur. L’UNESCO a chargé Guéhenno de parler de l’éducation populaire à la Conférence internationale de l’Éducation des adultes à Elseneur (exposé repris dans Les Aventures de l’esprit).
- 4 octobre 1949
Naissance de Jeanne Étoré, fille de Louise Guéhenno et de Julien Étoré.
- 30 octobre 1949
Naissance de Jean-Marie Guéhenno.
- Novembre 1949
Candidature de Jean Guéhenno au Collège de France (cf. lettre d’A. Siegfried, en date du 8 nov. 1949).
- 16 décembre 1949
Gallimard à Guéhenno : « Au total, à ce jour, la vente [du Journal des années noires] est de 3 834 exemplaires. »
- 1950
Jean Guéhenno publie le Tome II de son Jean-Jacques, Roman et Vérité 1750-1758, chez Grasset.
- 5 janvier 1950
Attaques d’Andrée Viollis, dans Les Lettres françaises, contre Jean Guéhenno (« Tel qui fit Vendredi – lettre à Jean Guéhenno »).
- 18 janvier 1950
Réponse de Jean Guéhenno, dans Le Figaro, sous le titre « L’imposture ».
- Juin 1950
Rencontre internationale de Genève, prélude aux Rencontres du XXe siècle, organisées par Preuves (Congrès pour la liberté et la culture), qui commencèrent en 1951, Raymond Aron, Cassou, Jean Guéhenno, Malraux, Pierre Emmanuel, Daniel Halévy.
Financement venant de la CIA, à l’insu des participants.
- 28 juin 1950
Lettre de Bernard Grasset à Guéhenno : échec commercial du premier volume du Rousseau. Il refuse aussi le risque présenté par une réédition du Journal d’un homme de 40 ans.
- 15 juillet 1950
- Guéhenno, « La nuit de Jessica » [sur un essai d’André Malraux consacré à Goya] », Le Figaro littéraire.
- 8 août 1950
À propos de l’appel lancé au gouvernement français pour qu’il appuie la demande d’adhésion de la Chine populaire à l’ONU, signé par Gide, Sartre, Massignon, Cassou, Guéhenno, Claude Bourdet.
- Mauriac, « Un malencontreux appel », Le Figaro.
- 21 août 1950
À propos de l’appel lancé au gouvernement français pour qu’il appuie la demande d’adhésion de la Chine populaire à l’ONU, signé par Gide, Sartre, Massignon, Cassou, Guéhenno, Claude Bourdet.
« […] J’admire que le métier d’écrivain confère à ceux qui le pratiquent le droit d’enfler la voix au nom de la conscience humaine comme s’ils en étaient l’incarnation. […] Quant à moi, je suis bien résolu ne plus donner mon nom pour tous ces manifestes et ces appels que lorsqu’il s’agira d’empêcher quelque part un homme d’être pendu. »
- Mauriac, « Les intellectuels et la politique », Le Figaro
- Novembre 1950
Article sur Jean Guéhenno dans la Nouvelle critique, « Jean Guéhenno, le pêcheur de coques », par Michel Rouze.
- 18 novembre 1950
- Guéhenno, « Barbarus hic ego sum », Le Figaro littéraire, p. 1 et 3 [pour le 200e anniversaire du Discours sur les Sciences et les Arts].
- 30 décembre 1950
André Rousseaux, Les Livres, « Jean-Jacques, martyr de la vérité – sur Jean-Jacques, II, Roman et Vérité 1750-1758 », Le Figaro littéraire, p. 2.
- 8 juin 1951
Lettre de Gallimard à Guéhenno. « Il est donc entendu que je publierai Les Aventures de l’esprit et tous les ouvrages qu’il vous plaira de me donner. »
- 23 octobre 1951
Causerie de Jean Guéhenno sur Rousseau.
- 24 novembre 1951
Jean Guéhenno, « La révolte humaine. Mais non, la vie n’est pas absurde », Le Figaro Littéraire.
- Décembre 1951
Le ministère de l’Éducation nationale propose Jean Guéhenno pour l’inspection du personnel enseignant des territoires de l’A.E.F. et du Cameroun.
Conférence de Jean Guéhenno à Fribourg (Suisse) sur l’humanisme laïc.
- 1952
Jean Guéhenno, Voyages, Tournée américaine, Tournée africaine.
Jean Guéhenno publie le tome III de son Jean-Jacques, Grandeur et misère d’un esprit 1758-1778, chez Gallimard.
- Janvier – février 1952
Tournée de Jean Guéhenno en Afrique noire (A.E.F.).
- 18 janvier 1952
Contrat de Gallimard pour le Jean-Jacques 1758-1778 (Grandeur et misère d’un esprit).
- Mai 1952
Congrès à Paris pour la liberté de la culture, conférence de Jean Guéhenno.
- 10 mai 1952
Article de Guéhenno, « Tournée africaine : les noirs à l’école », dans Le Figaro Littéraire.
- 17 mai 1952
Article de Guéhenno, « Ma tournée africaine : la civilisation rend le gouvernement difficile », dans Le Figaro Littéraire.
- Septembre 1952
Le tome III de Jean-Jacques vient de paraître chez Gallimard.
- Octobre 1952
Jean Guéhenno : « Entretien avec de jeunes journalistes », paru dans Preuves, repris dans Les Aventures de l’Esprit, Gallimard, 1954.
- 25 novembre 1952
Article de Jean Guéhenno dans Franc-Tireur contre l’admission de l’Espagne franquiste à l’UNESCO.
- 29 novembre 1952
Mort de la mère d’Annie Guéhenno.
- 29 avril 1953
Jean Guéhenno mis en position de mission auprès du haut-commissaire de la République en A.O.F. et du Commissaire de la République au Togo, en vue de l’inspection du personnel enseignant de ces territoires (mission de deux mois). Cf. « Nouvelle tournée africaine », Le Figaro Littéraire du 19 septembre 1953, « Un blanc devant les noirs », Figaro du 26 septembre 1953.
- Juin 1953
Jean Guéhenno reçoit le Prix des Ambassadeurs pour son Jean-Jacques.
- 4 juillet 1953
Avec le lauréat des Ambassadeurs : « ‘J’ai eu la chance, dit Jean Guéhenno, de vivre le malheur de la pauvreté’, propos recueillis par Paul Guth », Le Figaro Littéraire.
- 19 septembre 1953
Jean Guéhenno, « Nouvelle tournée africaine », Le Figaro Littéraire.
- 26 septembre 1953
Jean Guéhenno, « Un blanc devant les noirs », Le Figaro.
- Octobre 1953
Jean Guéhenno publie dans La NRF « Si j’avais à enseigner la France », pp. 577-585, des pages qui se retrouveront dans La France et les Noirs, Gallimard, 1954.
- 1954
Jean Guéhenno : Les Aventures de l’Esprit, La France et les noirs.
- 22, 23, 24 et 26 avril 1954
Jean Guéhenno publie quatre articles dans Le Figaro, sous le titre général « Le désaccord de l’école et de la vie ».
- Octobre 1954
Jean Guéhenno prend la parole au « pèlerinage » de Médan.
La marine française porte secours aux catholiques vietnamiens qui fuient le régime communiste sur des embarcations de fortune. Le transfert vers le Sud de ces réfugiés s’ajoute à celui des réfugiés qui suivent le repli des troupes françaises : pont aérien et bateaux.
- Janvier 1955
Jean Guéhenno reçoit le Grand Prix de la Ville de Paris.
- 19 janvier 1955
« La gloire de Jaurès », par Jean Guéhenno Le Figaro.
- Février – mars 1955
Mission d’inspection de Jean Guéhenno en Algérie.
- 26 octobre 1955
Jean Guéhenno parle à la séance inaugurale du Centre d’éducation ouvrière au siège de la CGT-FO : « La culture n’est pas faite pour rendre les gens heureux, mais (…) plus inquiets. »
- Novembre 1955
Jean Guéhenno fait partie du Comité contre la guerre en Algérie.
Il publie « La dernière confession de Jean-Jacques », La NRF, pp. 855-866.
- 1ermai – 13 juin 1956
Voyage de Jean Guéhenno à Madagascar et à La Réunion, article (non publié en volume, semble-t-il). Les archives Guéhenno possèdent le texte intégral du récit de ce voyage, publié en extraits dans Le Figaro. (Voir le cahier bleu sombre. ) Cf. « Choses vues à Madagascar », Le Figaro Littéraire, 17 novembre 1956.
- Septembre 1956
Rencontres internationales de Genève sur le thème « Tradition et Innovation » (Cf. Caliban et Prospero).
- Novembre 1956
Arrestation de Lucien Hanoun, ancien khâgneux de Lakanal, rédacteur de 17 numéros de La Voix du soldat, journal communiste destiné aux appelés d’Algérie, depuis septembre 1955. Guéhenno écrira aux autorités françaises pour s’inquiéter de sa situation, en refusant de participer à une campagne publique, craignant sa récupération par les communistes.
- 3– 4 novembre 1956
Article de Guéhenno, « Le rajeunissement de la France », dans Le Figaro.
- 17 novembre 1956
Texte de Jean Guéhenno sur Madagascar dans Le Figaro Littéraire, « Choses vues à Madagascar ».
- 29 – 30 décembre 1956
Article de Guéhenno, « La vraie révolution », dans Le Figaro.
- 1957
Jean Guéhenno : La Foi difficile (Cf. André Rousseaux, « L’humanisme inquiet de Guéhenno », repris dans Littérature du XXe siècle, tome V, Albin Michel, 1958, pp. 175-184.)
- Février 1957
Jean Guéhenno Commandeur de l’Ordre des Palmes Académiques.
Sortie de La Foi difficile, Grasset.
- Juin 1957
La Foi difficile, Grasset, février 1957. Robert Abirached rend compte du livre dans La NRF, pp. 1107-1108. Voir aussi l’année 1962 (discours de J. Chastenet).
« […] J’avais été, comme tous, ébloui par cette grande lumière qui, vers la fin de la guerre, s’était levée du côté de l’orient et qui, en dépit de tout, se maintenait sur l’horizon. » (p. 44)
- Septembre 1957
Voyage de Jean Guéhenno en Asie, article dans Le Figaro Littéraire, article (non publié en volume, semble-t-il).
- Octobre 1957
Jean Guéhenno : « Lettre à quelques amis Japonais sur “ le mélange des cultures” ».
- 1958
Jean Guéhenno est Commandeur de la Légion d’honneur.
- Mars 1958
Jean Guéhenno, « Tolstoï : guerre et paix avec la mort », Le Figaro Littéraire, 1er mars 1958.
- Septembre 1958
Installation de Jean Guéhenno au 35, rue Pierre Nicole.
- 1er novembre 1958
Jean Guéhenno, « Le poète et son peuple », Le Figaro Littéraire, 1er novembre 1958.
- 1er décembre 1958
Hommage à Roger Martin du Gard, 1881-1958, n° spécial de La NNRF, déc. 1958,
Jean Guéhenno, « Le sens d’un certain honneur », pp. 78-83.
- 1959
Sur le Chemin des Hommes.
Prix Ève Delacroix pour Jean Guéhenno.
- Janvier – février 1959
Voyage de Guéhenno en Afrique noire.
- 1er février 1959
Jean Guéhenno, « Sur le Chemin des Hommes », La NRF, pp. 206-233. Le premier chapitre du livre (pp. 7-51 dans l’édition Grasset) lui a donné son titre.
- 20 juin 1959
Article de Jean Guéhenno sur son voyage en Afrique noire, dans Le Figaro Littéraire, « Afrique libre, An 1 ».
- 22 août 1959
Jean Guéhenno, « Pour le centenaire de sa naissance, Jean Jaurès député français », Le Figaro Littéraire.
- 18 septembre 1959
Nice-Matin annonce la candidature de Jean Guéhenno à l’Académie française, au fauteuil de Robert Kemp.
- 11 août 1960
Guéhenno signe (Sartre, Leiris, Laurent Schwartz, entre autres, interviendront) une lettre publique défendant Michel Raptis, alias Pablo, secrétaire de la quatrième Internationale trotskiste, arrêté aux Pays-Bas pour son aide matérielle et politique au FLN algérien.
- 2ème quinzaine d’août 1960
Le manifeste des 121 n’est pas signé par Guéhenno
- 17 septembre 1960
« Le joueur et le témoin », de Jean Guéhenno, dans Le Figaro Littéraire.
- 1961
Jean Guéhenno : Changer la vie, mon enfance et ma jeunesse.
Retraite de l’Inspection générale pour Jean Guéhenno.
- Février 1961
Jean Guéhenno, « Peïné ou le Paradis perdu », NRF, pp. 193-209. Il s’agit du deuxième chapitre de Changer la vie, Grasset, 1961.
- 26 mai 1961, Guéhenno a été recruté par l’école française de Middlebury (Vermont États-Unis) comme « visiting professor» pendant la session des vacances d’été (du 1er juillet au 17 août). Il y fera un cours sur « le mouvement de la pensée en France de 1870 à nos jours » Lettre du 26 mai 1961 de Guéhenno à Ch. Brunold, alors directeur général de l’Inspection générale. ANF F17, 27848/67.
- 3 juillet 1961
« Nous allons travailler ici [à Middlebury] : pendant six semaines. Je voudrais faire trente belles leçons sur la France, sur nos ancêtres du 18ème et du 19ème. »
- 28 juillet 1961
« Ici [à Middlebury], je fais, chaque matin, un grand sermon sur la France, telle que je la vois. Il m'apparaît que les jeunes Américains à qui je parle savent moins bien espérer que les vieux Européens dont je suis. » (lettre à Wladimir d'Ormesson, BNF)
- 6 octobre 1961
Guéhenno a « envoyé aujourd’hui à monsieur le Secrétaire perpétuel, Quai Conti, une lettre simple et cérémonieuse pour déclarer [sa] candidature au fauteuil d’Henriot ».
- 12 au 25 novembre 1961
Séjour de Guéhenno en Inde, à New-Delhi.
- 1962
Réédition du Rousseau de Guéhenno, sous le titre Jean-Jacques, Histoire d’une conscience, chez Gallimard (deux volumes – 1er vol. : En marge des Confessions 1712-1750 ; Roman et Vérité 1750-1758 – 2ème vol. : Grandeur et misère d’un esprit).
- 4 janvier 1962
Dans Rivarol, « Daniel Halévy démasque l’imposteur Guéhenno ».
- 10 janvier 1962
Guéhenno fait pendant une semaine des conférences en Belgique, une première sur les « Problèmes de l’humanisme d’aujourd’hui » et une autre sur « Rousseau et nous ».
- 25 janvier 1962
Élection de Jean Guéhenno à l’Académie française.
- 4 février 1962
Accident de Jean Guéhenno.
« M. Jean Guéhenno, membre de l'Académie française depuis l'autre semaine, a été renversé par une automobile, dimanche vers midi, alors qu'il traversait le quai Malaquais, en compagnie de son jeune fils, Jean-Marie, un enfant de douze ans. M. Jean Guéhenno, qui est âgé de soixante et onze ans, a été transporté à l'hôpital Laënnec. Il souffre d'une petite fracture d'une vertèbre et de contusions très douloureuses à la jambe droite. Son état n'inspire aucune inquiétude, mais il devra rester hospitalisé quelques jours. Il a réclamé les épreuves de son ouvrage sur Jean-Jacques Rousseau, qui va paraître prochainement. Son fils, qui avait également été renversé et conduit à l'hôpital, a pu regagner son domicile le soir même. » (Le Monde, 6 février 1962)
- 28 mars 1962
Article dans Le Figaro à la suite de la tuerie d'El-Biar perpétrée par l'OAS : « La volonté de lumière ». Le 15 mars 1962, un commando delta de l’O.A.S. a assassiné Marcel Basset, Robert Eymard, Mouloud Feraoun, Ali Hammoutene, Max Marchand, Salah Ould Aoudia. Voir : https://histoirecoloniale.net/l-assassinat-des-six-inspecteurs.html (J.-P. Rioux, ibid., article de G. Tillion ). « Les six hommes tués à El Biar sont des martyrs de cette foi [cette volonté de répandre les lumières, changeant les « indigènes »en « citoyens » contre la volonté de puissance européenne et pour une Algérie nouvelle, réconciliée] », écrit Guéhenno.
- 17 avril 1962
Projet de traduction en allemand de Changer la vie.
- 28 juin 1962
Exposé sur « Jean-Jacques Rousseau et Genève » prononcé par Jean Guéhenno lors de la commémoration organisée par l’Université ouvrière pour le 250e anniversaire de la naissance de Rousseau (texte repris dans Caliban et Prospero).
- 2 décembre 1962
« Vient l'armistice. L'optimisme invétéré qui vous habite reprend le dessus. D'immenses espoirs sont suscités en vous par la victoire des démocraties, par la Bonne Nouvelle dont Wilson se fait l'annonciateur, et aussi par cette "grande lueur à l'Est" qu'évoquera notre confrère Jules Romains. "Je m'accuse", écrivez-vous encore, "d'avoir été en ce temps ivre d'agir. Je croyais vraiment qu'un homme tout neuf était né, qui aurait des sens tout neufs : le sens du peuple, le sens du monde, le sens de l'avenir". » (Réponse de Jacques Chastenet au discours de Guéhenno lors de sa réception à l'Académie française.)
- 6 décembre 1962
Réception à l’Hôtel du Pont-Royal, Paris 7ème, à l’occasion de la réception à l’Académie française de Guéhenno.
- 1963
Conférence de Jean Guéhenno à Béthune pour le Comité de l’Alliance française.
Guéhenno fait des conférences en Belgique : « Les maladies de la civilisation » à Bruxelles et « Rousseau et nous », à Mons et à Charleroi.
- 24 janvier 1963
Conférence de Jean Guéhenno à la salle des fêtes du Cercle alençonnais de la Ligue de l’Enseignement.
- 2 février 1963
Paroles très chaleureuses de Jean Guéhenno sur l’élection de Jean Paulhan, dans Le Figaro Littéraire.
- 20 février 1963
Pétition en faveur d’un statut « acceptable par les objecteurs [de conscience], un projet qui ne les laisse à aucun prix sous le contrôle militaire », envoyée au président de la République. Pétition signée par le Père Avril, Marcel Aymé, Claude Autant-Lara, Maître Robert Badinter, Bernard Blier, Claude Bourdet, Georges Brassens, Pierre Brasseur, André Cayatte, Gilbert Cesbron, Félicien Challaye, Jean Cocteau, Père Yves Congar, Jacques Debû-Bridel, Jean-Marie Domenach, René Dumont, Élise et Célestin Freinet, Jean-Galtier Boissière, Yves Gineau, Jean Guéhenno, Wladimir Jankelevitch, Claude Jamet, Charles-André Julien, Alfred Kastler, André Maurois, Clara Malraux, Louis Martin-Chauffier, Gabriel Marcel, Pasteur Roger Mehl, Jacques Mitterrand, Théodore Monod, Yves Montand, Pasteur Jacques Maury, Daniel Mayer, François Mauriac, Maurice Nadeau, Georges Navel, Jean Paulhan, François Perier, André Philip, Henry Poulaille, Abbé Pierre, Jacques Prévert, Serge Reggiani, David Rousset, Claude Roy, Mme Romain-Rolland, Laurent Schwartz, Simone Signoret, Michel Simon, Henri Tisot, Jean Vilar, Charles Vildrac. Reproduction de la lettre et liste complète des signataires, de tous horizons, in Louis Lecoin, Le Cours d'une vie, édité par l'auteur, 1965, p. 304-308.
- Avril 1963
Jean Paulhan à Guillaume de Tarde : « Je crois avoir gagné Jean Guéhenno à la cause de [Louis] Armand ».
- 15 et 16 septembre 1963
Guéhenno est en Belgique pour des conférences.
- 27 décembre 1963
Jean Guéhenno publie « Notre ‘vulgaire’ », Le Figaro.
- 1964
Ce que je crois, de Jean Guéhenno.
- 3 janvier 1964
Guéhenno fait de nouveau quatre conférences en Belgique.
- 5 janvier 1964
Jean Guéhenno publie dans Le Figaro un article où il cite Renan et ses Feuilles détachées, « Cette fameuse ‘clarté’ ».
- 7 janvier 1964
Guéhenno est à Mons, où il traite de « Ce que devrait être l’éducation populaire ».
- 9 janvier 1964
Guéhenno parle à Anvers de « La crise de l’humanisme ou Problèmes de l’humanisme d’aujourd’hui ».
- Mars 1964
Conférence de Jean Guéhenno au profit du Comité antituberculeux, à l’Hôtel de Paris, à Laval.
- 30 juillet 1964
Jean Guéhenno publie « Pour la Paix… Pardonnez-nous, jeunes gens », Le Figaro Littéraire 30 juillet – 5 août 1964, p. 8.
- 7 octobre 1964
Guéhenno, « La Liberté endormie », Le Figaro, p. 1.
- 8 décembre 1964
Lettre de Guéhenno à Maurice Garçon (au sujet du projet de La Mort des autres). « Je vais continuer à travailler à ce livre sur 1914. Je ne suis pas sûr d'aboutir. C'est très difficile. Sans doute n'ai-je rien écrit de si dur et de si impitoyable. » Source : Archives de Fougères
- 19 juillet 1965
« Le 14 juillet du tour », Le Figaro, Guéhenno y fait un parallèle avec le triste 14 juillet 1940.
- 16 – 30 septembre 1965
Voyage de Jean Guéhenno en URSS, avec 8 autres membres de l’Institut (dont Jacques Chastenet).
- 19 décembre 1965
Dans Le Monde, « Une certaine idée de la France » de Jean Guéhenno appelle à voter contre le Général de Gaulle. « Pour défendre la République » d’André Chamson appelle à voter pour le Général de Gaulle.
- 1966
Jean Paulhan signe la pétition contre les bases de fusées du plateau d’Albion, avec Char, Giono, Sartre, Raymond Aron, Barthes, Guillevic, P. Emmanuel.
- 3 février 1966
Jean Guéhenno dans Le Figaro Littéraire : « Il y a cent ans naissait… Romain Rolland – L’homme des ‘mauvaises causes’ ».
- Mars 1967
Jean Guéhenno, « Renan » La NRF, pp. 965-982.
- 1968
Jean Guéhenno : La Mort des autres.
- 3 mai 1968
Jean Guéhenno signe ses ouvrages à la librairie Arthème Fayard de Grenoble.
- Septembre 1968
Jean Guéhenno participe au journal parlé de Radio-Luxembourg.
- 4 septembre 1968
Discours prononcé par Jean Guéhenno à Saint-Malo pour le deuxième centenaire de la naissance de Chateaubriand, « Chateaubriand et l’Académie » (repris in Caliban et Prospero).
- 30 mai 1969
Article de Jean Guéhenno sur Jean Paulhan, dans Le Figaro : « Un esprit insaisissable ».
- 1970
Participation de Jean Guéhenno au colloque sur Gide, au Collège de France.
- 20 septembre 1971
Séjour du couple Guéhenno à Venise.
- Mai 1972
Séjour, colloque international organisé, entre autres par l’Association des amis de Stendhal, à Bologne les 15-16-17 mai 1972 sur le thème « Stendhal e Bologna ». Départ pour Parme ensuite.
- 7 juin 1973
Allocution de Jean Guéhenno à la Sorbonne pour la réception du prix Cino del Duca (texte intégral dans le Fonds Guéhenno de la BNF).
- Avril 1977
Jean Guéhenno quitte Le Figaro.
- Octobre 1977
Jacques Fauvet appelle Jean Guéhenno au Monde.
- Février 1978
Émissions de Jean Guéhenno pendant une semaine, tous les matins, à 8 h moins 5 (« Matinales »), enregistrées avant en une seule fois.
- 9 avril 1978
Entretien de Jean Guéhenno chez lui avec MRR (?) et Patrice Galbeau.
- 21 juin 1978
Guéhenno rend compte élogieusement, dans Le Monde, du livre d’entretiens de Marcel Mermoz avec Jean-Marie Domenach, L’Autogestion, c’est pas de la tarte ! (Seuil).
- 22 septembre 1978
Mort de Jean Guéhenno.
- 1980
Carnets du vieil écrivain, publié par le Livre de Poche à 20 000 exemplaires.
[1] Un index partiel des noms cités dans Vendredi se trouve ailleurs sur notre site. Il contient une liste des articles publiés par Guéhenno.